La politique en question


La politique est entrée dans la vie des français de manière encore plus appuyée aujourd’hui que par le passé .
Les émissions qui y sont consacrées sont très nombreuses notamment sur les chaines de la TNT .
Quelques principes doivent être pris en compte afin de se livrer à la recherche d’une identité politique de préférence « révisable régulièrement » dans un soucis d’optimisation et possiblement pouvant être « associées à plusieurs partis » de façon à mieux traduire ses nombreuses variantes .
D’abord, il faut bien savoir que l’exercice est particulièrement difficile .
Il s’agit de comprendre objectivement la réalité à l’échelle de notre nation et à l’échelle du monde .
Il faut comprendre les règles qui la dirige mais aussi en analyser les défauts afin d’envisager des améliorations .
Il faut donc être capable de modéliser ce qui pour nous, et pour les autres dans le cadre d’une volonté de bien commun, serait une société idéale . Et, la démarche étant complexe, il faut modéliser de manière réellement complexe, en fuyant comme la peste les raisonnements simplistes proposés par certains hommes politiques .
Les pièges sont nombreux :

– Signalons que, dans le domaine de la politique, nous sommes très nombreux à être dans le domaine de la croyance.
On peut croire dans le sens d’ « avoir confiance » . On peut croire en la bonne foi d’un homme politique ou des hommes politiques d’un parti et donc leur faire confiance . Naturellement, nous n’avons aucune preuve scientifique qu’ils soient de bonne foi mais nous avons confiance en eux . Et, c’est un problème en réalité car nous n’avons pas de preuve .
Dans de nombreux cas, la confiance dépasse même la certitude (c’est-à-dire ce qui peut être prouvé) et c’est là que le bas blesse .
C’est bien sur valable en politique mais aussi par exemple, concernant les religions .
Dans la foi des chrétiens, des musulmans, disons des hommes de religions en général, la confiance a beaucoup d’importance, en l’occurrence la confiance en ce que l’au-delà existe .
Il existe bien sûr un mécanisme psychologique suivant lequel nous finissons par nous persuader de la réalité de ce que nous espérons être vrai . De nombreux tests psychologiques permettent de la constater . Certains processus s’en rapprochent tels que les manipulations psychiques appelés « implants de mémoire » grâce auxquels les manipulateurs parviennent vraiment à convaincre des personnes qu’elles ont vécu des événements qu’elles n’ont en réalité jamais connus . Il est tout à fait possible de se faire à soi-même des implants de mémoire et notamment en politique ou en religion, c’est à dire se persuader, au-delà de la certitude, de la validité de position politique qu’on ne peut pas forcement justifier par des preuves irréfutables .
Ceci pris en compte, il faut donc en politique, pour éviter ce genre d’auto-persuasion, d’auto-implants de mémoires, chercher à suivre une démarche de recherche de la vérité objective et fondée sur des preuves cartésiennes . Il s’agit donc en réalité de procéder de façon quasi scientifique .

– Rappelons aussi que, en politique comme ailleurs, nous ne sommes pas totalement libre .
Pour le philosophe Spinoza, le libre arbitre est une fiction et la manière dont nous allons réagir à tel ou tel cause dépend d’un enchainement extrêmement complexe : cela nous confère que l’illusion d’être libre . En réalité, nous sommes déterminés par notre nature, notre culture, notre éducation, notre histoire …
En politique, nos choix sont souvent d’origine familiale alors que nous devrions les remettre en cause systématiquement pour s’adapter aux nouvelles réalités comme les problèmes de finitude de la planète et l’augmentation des très grandes fortunes .
Cette origine familiale explique la tendance française d’être à Droite car, depuis 100 ans, la France donne majoritairement les pouvoirs à la Droite .
Et même, dans ces 20 dernières années, la Droite détient tous les pouvoirs c’est-à-dire Sénat, Assemblée, gouvernement, président sauf de 1997 à 2002, où seul le gouvernement a été à Gauche avec Lionel Jospin mais avec des pouvoirs limités contrairement aux situations de plein pouvoirs de gouvernance de la Droite .
Quand dans cette situation, j’entends encore constamment la Droite jeter la faute à la gauche, je saute au plafond !

– Signalons enfin les pièges de la politique, qui sont d’abord liés à notre propre nature :
Nous sommes influençables .
Un bon conférencier ne manipule pas son auditoire, simplement, parce qu’il a l’aptitude à cette conscience morale qui porte un jugement sur ce qu’il fait . Il considère qu’il serait immoral de faire autre chose que de lui donner un moyen supplémentaire de se forger une opinion. Il développe ses idées afin de permettre au public de se faire la sienne et non pour lui faire un implant de mémoire c’est-à-dire lui inculquer une opinion sans lui offrir les moyens de la soupeser .
C’est d’ailleurs exactement ce que je fais avec ce blog, je vous donne des moyens supplémentaires de vous faire votre opinion et ce, d’autant que c’est écrit et donc non intrusif .
Je ne cherche pas, par mes talents oratoires ou ma gestuelle, à vous « persuader » (# de convaincre).
Les hommes politiques, eux, utilisent leur charisme et leur talent oratoire au profit du désir idéologique d’imposer leur propre vision, au-delà du fait que cette vision soit juste ou fausse, par rapport aux intérêts particuliers de chacun et éventuellement par rapport à l’intérêt collectif .
Heureusement, nous vivons dans une société démocratique. Tant que d’autres personnes tout aussi talentueuses, tentent de communiquer une opinion différente, ce n’est pas très grave . Mais, dès que cette pluralité disparaît, nous affrontons un déséquilibre inquiétant . Si toutes les personnes douées sur le plan de la communication et autorisées à s’exprimer ne transmettent plus que la même opinion, nous sombrons alors dans les mécanismes qui fondent une société totalitaire .
Par exemple, en matière économique, nous constatons, depuis 5 à 6 ans, que les seuls économistes auxquels on donne la parole sur les plateaux de télévision (ex : « C dans l’air » sur France 5) sont toujours libéraux ou hyper-libéraux, et même systématiquement capitaliste. Ceci montre une dérive car, en réalité, il existe des visions économistes très nombreuses et le débat devrait être entretenus, d’abord entre les économistes type Friedman (Libéral) et type Keynes (attribuant un rôle de régulation de l’état plus important), ensuite entre la vision capitaliste et les autres à l’échelle du monde .
C’est d’autant plus grave qu’aujourd’hui, compte tenu que la capitalisme montre ses limites, il doit être amélioré ou remplacé (voir article « Le capitalisme en question »)
Pour en venir à la génétique et à l’avis du généticien de renommée européenne Axel Kahn, on peut signaler que la principale caractéristique du cerveau humain est d’être biologiquement sensible aux empreintes d’un monde humain, d’être impressionné par la culture qu’il crée . Cette impressionnabilité de notre cerveau nous permet donc d’être éducable . Mais éducable signifie aussi impressionnable, donc accessible à l’idéologie (dans le sens négatif du terme) .
La conséquence en est que l’homme peut être un créateur, un citoyen libre, un être extraordinaire capable d’une imagination fertile mais que sa nature le rend aussi très sensible à la domestication . L’imitation en est le fondement et l’homme est un merveilleux imitateur .
Dans l’histoire, on peut citer le cas de toute la population de l’Allemagne nazie qui a été idéologisée avec des idées pourtant totalement fausses et farfelues .
A notre époque, quand on regarde de près le comportement de certains partisans de partis politiques, on voit qu’ils sont idéologisés et, en soi, non libres . Il suffit de regarder les réactions disproportionnées et gravement caricaturales et simplistes qu’ils peuvent laisser quand ils laissent leur commentaires à la suite d’articles à connotations politiques dans les sites internet de journaux en ligne comme lepoint.fr ou libération.fr … A faire peur !!

En conclusion, il faut en réalité développer une forme de méfiance vis-à-vis du politique de façon à préserver sa liberté de pensée cartésienne . Il faut également se méfier ce certains médias télévisés ou papiers qui ont des lignes éditoriales fortes .
Il faut se méfier des chiffres avancés .
Les chiffres peuvent, suivant la manière dont ils ont été choisis et souvent sortis de leurs contextes, dire tout et son contraire . Par exemple, une moyenne, disons la moyenne du salaire des français, n’est que très partiellement parlante .
Il faudrait la compléter au minimum par la variance et l’écart type, données statistiques complémentaires essentielles qui sont des caractéristiques de dispersion autour de la moyenne .
Une variance importante traduit ainsi une hétérogénéité des résultats tandis qu’une variance resserrée traduit un échantillon homogène . A partir de ces données complémentaires, méconnues de ceux qui n’ont pas fait d’études, une meilleure interprétation est possible .
Par exemple, si on vous dit que le salaire mensuel moyen des français est de 1900 Euros, vous ne savez ni combien de personnes gagnent effectivement 1900 euros (peut être personne !), ni combien gagnent plus, ni combien gagnent moins . On définit alors la médiane qui est la modalité qui partage l’effectif total en deux parts égales .
A titre indicatif, le salaire mensuel médian des salariés français à temps complet est de 1484 euros . 50% des français à temps complet gagnent plus que 1484 euros, 50% gagnent moins .
Cela signifie que, en fait, la majorité des gens (bien plus que 50%) gagnent moins que ce que reflète le salaire moyen qui est déformé vers le haut par ceux qui gagnent énormément plus .
Bien souvent, certains politiques n’évoquent que le salaire moyen qui reste en réalité trompeur .
On peut prendre un autre exemple : le temps de travail moyen des français par rapport aux européens .
On dit les français « paresseux et fainéants » . Est-ce vrai ou est ce une idée soutenant une idéologie politique ?
Le temps de travail légal des français est de 35h mais il ne s’agit que du temps légal et pas du temps effectif . Il faut faire la différence entre le temps légal de base dans la loi et le temps effectif de travail c’est-à-dire réellement réalisé .
Le temps effectif de travail des français est bien supérieur au temps légal :
Les sources sont : « INSEE » et « Eurostat » .
Le temps de travail hebdomadaire moyen français est de 39 à 41 heures pour les emplois à temps plein (suivant INSEE ou Eurostat) et 36,3 heures pour l’ensemble des emplois (temps partiel compris) .
Pour savoir si nous sommes dans la norme des pays riches, comparons nous à nos voisins européens :
Le temps de travail hebdomadaire moyen pour les emplois à temps plein est inférieur en Grande-Bretagne : 37,2 heures pour les emplois à temps complet et 31,7 heures pour l’ensemble des emplois. Elles sont aussi inférieures aux Etats-Unis (Usa) et dans plusieurs pays en Europe comme les Pays Bas, la Norvège, le Danemark, l’Allemagne, L’Irlande, la Suède, la Belgique, le Royaume Uni et la Finlande.
Vient ensuite la moyenne européenne, à 37,9 heures . La France a ainsi une durée de travail hebdomadaire moyenne légèrement supérieure à la moyenne européenne .
Nous ne sommes pas fainéants mais bien tout à fait dans la moyenne .
Viennent ensuite au dessus de la moyenne l’Italie, le Portugal, l’Espagne, l’Estonie, la Croatie,… Les plus gros travailleurs sont enfin les Bulgares, Lettons, Tchèques et Grecs (42,7 heures).
Si nous regardons le temps de travail annuel des français (pour prendre en compte les vacances et jours fériés par exemple), nous nous situons en France également dans la moyenne donc pas particulièrement fainéants .
Cette durée annuelle est en France de 1545 heures, contre 1445 en Allemagne, 1499 au Danemark, les Pays-Bas étant le pays où l’on travaille le moins avec 1340 heures.
Au Royaume-Uni, on travaille légèrement plus annuellement avec 1631 heures en moyenne, et beaucoup plus annuellement en Italie, Espagne et Etats-Unis .
A titre indicatif, les Etats-Unis travaillent moins en moyenne hebdomadaire que les français mais plus en moyenne annuelle car ils ont moins de vacances .
En conclusion, si nous regardons objectivement les chiffres, nous ne sommes pas particulièrement fainéants mais simplement dans la moyenne des pays européens .
Cette idée est donc plutôt fausse et satisfait uniquement des idéologies politiques …

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *