Le capitalisme en question


A titre indicatif et dans le respect des sources, cet article contient des passages complets du livre « L’avenir n’est pas écrit » des scientifiques Axel Kahn et Albert Jacquard .
Entrons maintenant dans le vif du sujet :
Adam Smith (1723-1790), philosophe et économiste écossais, publia en 1776 ses « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations », premier grand traité du capitalisme libéral . Il croît en la convergence des intérêts individuels vers l’intérêt général . Libre- échange et concurrence sont pour lui les principes fondamentaux de la politique économique . Son œuvre influença toute l’école libérale .

La théorie libérale repose sur l’apologie de l’égoïsme . Quand vous lisez Adam Smith, vous trouvez ce type d’assertion :
« si vous trouvez du pain pour vous nourrir, ce n’est pas grâce à la bonté du boulanger mais, au contraire, grâce à son égoïsme . En effet, le boulanger s’est rendu au marché pour vendre son pain le plus cher possible, pendant ce temps, d’autres sont allés au marché pour acheter leur pain le moins cher possible . »
Or, d’après Adam Smith, c’est la rencontre de ces égoïsmes qui aboutit à un optimum collectif .
Aujourd’hui, la vision des Américains est tout à fait semblable.
« Soyez égoïstes, puisque de ce fait, vous améliorez le sort collectif . »
« Consommez , puisque de ce fait, vous améliorez le sort collectif et la performance économique du pays . »
Il s’agit d’une exhortation à gagner toujours plus d’argent, à consommer toujours plus, à faire n’importe quoi, puisque être bon citoyen, c’est être égoïste . Cela me paraît d’autant plus grave que c’est totalement faux .
Il s’agit avant tout d’une affirmation idéologique . Il est très facile de prouver que cela est faux en tenant compte de la finitude de la planète . La vision du capitalisme libéral pourrait se révéler exacte dans une société qui ne manquerait de rien, qui présenterait une infinie quantité de marchandises à échanger . Mais, à partir de l’instant ou la finitude existe, ce n’est plus vrai . Nous sommes sur une planète finie, avec des ressources finies, qu’on consomme extrêmement plus vite que leurs capacités de régénération naturelle, ce n’est donc pas vrai . L’exemple du pétrole qui disparaitra dans 50 ans, est flagrant .
Le pétrole va disparaître, il n’y aura rien pour les générations futurs . La ressource a été très mal gérée par son utilisation dans le cadre du capitalisme qui a initialement mal compris l’enjeu.
Certains (les pétroliers eux même) objectent : ils disent que l’augmentation des prix répond à la diminution des ressources et permettent de s’y adapter .
Suivant leur théorie, dans le cadre du capitalisme et dans le cas du pétrole, quand la ressource (le pétrole) devient moindre, le prix augmente, ralentissant sa consommation . Ceci pointe qu’ils n’ont pas du tout compris l’échelle chronologique du pétrole et son temps infiniment long de régénération . Bien sur, avec l’augmentation du prix du pétrole, sa consommation va baisser et inciter à passer à d’autres sources d’énergies hélas, l’augmentation des prix arrive bien trop tardivement .
En réalité, les prix du pétrole, auraient du être beaucoup plus élevés depuis le début, pour favoriser une utilisation du pétrole raisonnable et adaptée à son utilisation infinie (dans la mesure ou on le consommerait aussi vite que sa régénération) .
Cela montre que, le capitalisme tel qu’il est actuellement, ne fonctionne pas face à la finitude de la planète .
Accepter cette manière de gérer les ressources de la planète comme règle de vie (propre à la société de (sur)consommation capitaliste actuelle) me semble véritablement monstrueux .

Soyons maintenant encore plus complet :
Le libéralisme est une théorie très subtile, ce qui explique d’ailleurs, son extraordinaire succès .
Il repose sur le développement d’une relation contractuelle entre les individus dont l’objectif est d’optimiser le droit des personnes donc les droits de l’homme . L’un de ces droits fondamentaux est celui qui concerne la propriété . Dans la société libérale, le fondement de la société réside dans des contrats passés entre des individus qui s’accordent sur les conditions permettant à chacun de jouir de ses droits naturels (ex : contrat de travail) .
Très rapidement, les fondateurs du capitalisme, David Hume, Adam Smith et bien d’autres, se sont aperçus que cette société là, fondée sur les notions de libre concurrence, de recherche du plaisir et de défense « égoïste » de ses intérêts, était de nature à engendrer de « choquantes » inégalités qui risquaient même de se révéler insupportables aux hommes doués d’ « empathie » (que nous sommes tous) c’est-à-dire de la capacité à se mettre à la place des autres comme l’a fort bien analysé Adam Smith lui-même . C’est la raison pour laquelle le libéralisme, avant de s’appliquer au monde économique, apparaît d’abord comme un système politique . Dans la pensée des fondateurs, la limite du champ d’intervention de l’économie d’abord, la limitation du champ d’intervention du souverain au domaine public et son respect de la sphère privée, sont de nature à permettre l’émergence de mouvements de protestation visant à atténuer les inégalités les plus choquantes et donc de compenser l’instabilité que risque sinon d’engendrer ces situations inacceptables .
C’est FONDAMENTAL .
Des inégalités sont engendrés par le système . Il est donc nécessaire de mettre en place un jeu démocratique et libéral, de sorte que la contestation en soit possible (grèves par exemple) .
Mais, ce fameux système, qui a triomphé de tous les autres, se trouve en sérieux danger aujourd’hui parce qu’il a négligé de maintenir ce qui le rendait si solide et cohérent c’est-à-dire sa capacité d’autorégulation, sous l’effet d’une contestation populaire des excès engendrés par l’accumulation des inégalités .
En effet, la mondialisation est un merveilleux moyen d’échapper à l’efficacité de la contestation locale .
L’entreprise désormais globalisée ne prête plus aucune attention à la contestation de l’ouvrier français ou américain .
Car ou bout du compte, ce que l’ouvrier national n’entendra pas faire, sera réalisé à l’étranger .
Donc, le libéralisme a mis en œuvre le moyen de s’exonérer de cette capacité de contestation de l’injustice qu’il engendrait .
Un autre moteur de la contestation, nécessaire au fonctionnement du capitalisme, un des plus importants, a également disparu : il s’agit du bloc communiste !
Le résultat de tout cela, depuis la chute du communisme, c’est que les inégalités ont augmenté de manière spectaculaire dans le monde entier y compris dans les nations riches . Ainsi, aux Etats-Unis, le rapport entre les salaires les plus élevés et les rémunérations les plus basses étaient de un à trente il y a vingt ans, aujourd’hui, il est passé de un à … deux cents (chiffres 2002, qui ont du encore s’aggraver).
Et, cette situation est vraie partout ! Le libéralisme reste puissant et global mais l’ivresse du profit a fait oublier les conditions dans lesquelles le système pouvait perdurer, en l’occurrence, la création de mécanismes d’autocontestation et de compensation de ses excès .
La victoire planétaire du capitalisme ainsi que son impudent triomphalisme, a fait, qu’enivrer par son succès et soulagé d’avoir exorcisé sa grande peur (=le communisme), il se déstabilise fondamentalement .
Le monde qu’il est en train de fonder, affaibli par ses inégalités croissantes, n’est pas supportable .
Par conséquent, il finira bien par ne plus être supporté .

En résumé, le capitalisme n’est plus adapté aujourd’hui ;
-d’abord, car il a dérivé et suite à la mondialisation, il a perdu ses outils d’autorégulation par contestation (les inégalités générées vont s’amplifier jusqu’à l’inacceptable);
-ensuite, car face à la discontinuité que nous venons de rencontrer tout récemment à savoir que nous avons pris conscience que nous sommes dans un monde fini avec des ressources finies, face à la finitude de la planète en terme de ressources, le système capitaliste basé sur la croissance économique et la consommation est actuellement, tel qu’il est, inadapté;
-enfin, car il n’a jamais totalement fonctionné, car il s’est toujours appuyé sur l’existence de pays pauvres maintenus dans la pauvreté pour assurer le fonctionnement aisé des pays riches (rapport des échanges Nord/Sud) .
Le capitalisme, pourtant un système auquel nous devions tout jusqu’à maintenant, semble donc maintenant vraiment en très grosse difficulté . (Et je n’ai même pas parlé de la crise financière actuelle 2008, de la spéculation boursière sur les matières premières alimentaires qui entraine des famines ou de l’augmentation incessante des prises de risque (subprime)) .
Il faut qu’il évolue, en terme de développement durable, qu’il réfrène la surconsommation, qu’il trouve aussi de nouveaux moyens de régulation des injustices, enfin, qu’il permette à tous les pays d’en profiter .
Ceux qui aiment le capitalisme, doivent insister sur « son évolution ou son remplacement », et sa « régulation » .

La société de marchands en question


La société de marchands dont je parle, c’est cette société dans lequel nous sommes depuis bien longtemps et qui tend à montrer des dérives encore très grave .
D’abord, elle sous-entend une vision de la valeur des hommes génante :
Elle semble dire : « Si tu consommes, tu existes ……. si tu ne consommes pas, tu n’existes pas »
Hélas, le problème ne s’arrête pas là .
Je vais dans les lignes suivantes rappeler successivement quelques exemples relativement récents de dérives qu’on y constate . Je vais exposer les cas de la fièvre aphteuse, des tests génétiques, de l’OMC, de la spéculation, du tabac, de la mélamine chinoise, de la vache folle et des OGM . Les exemples ne manquent pas et toujours pour la même raison : l’argent !

La fièvre aphteuse et la marge bénéficiaire
Avec la maladie de la vache folle, des troupeaux entiers de bovins ont été décimé en vertu du principe de précaution . Cela est compréhensible et respectable . Mais, pour l’épidémie de fièvre aphteuse, des dizaines de milliers de bêtes ont été tuées alors que cette maladie est bien connue et totalement inoffensive pour l’homme .
Je vais étayer mon propos en citant le spécialiste biologiste et scientifique Axel Kahn .
« Depuis environ dix ans, l’Europe et même le monde entier à quelques exceptions près, a décidé de ne plus vacciner les vaches en sachant qu’on les mettait ainsi en danger .
La raison pour laquelle on a plus vacciné les animaux il y a 18 ans, tenait uniquement au marché : la vaccination diminuait la rentabilité de l’animal de 5% .
Parallèlement, les pratiques à risques par l’intermédiaire du commerce, du transport des animaux, de la mondialisation de ce commerce animal, ont sensiblement augmenté . Et, voila que nous nous sommes retrouvé face à une maladie certes grave mais qui généralement ne tue pas les animaux .
Des milliers d’animaux ont été sacrifié parce que un animal malade perd 20% de sa valeur .
La loi du marché a conduit à un massacre totalement abominable . Le but n’était pas de protéger l’homme puisqu’il est insensible à la fièvre aphteuse mais de maintenir la marge bénéficiaire .
On a massacré à travers le monde des centaines de milliers de bestiaux pour protéger quoi ? la marge bénéficiaire !
Une fois de plus, je le redis, la fièvre aphteuse n’affecte pas l’homme ni ne fait mourir l’animal ! D’ailleurs jadis, on consommait les animaux frappés de fièvre aphteuse sans aucun risque . Simplement, une bête malade perd de sa valeur parce qu’elle produit moins de lait, que sa fécondité diminue et qu’elle perd du poids . Depuis, le quinzième siècle, on vit dans nos campagne avec la fièvre aphteuse . J’en ai connu de nombreuses poussées lorsque j’étais enfant . » Fin de la citation .
Je cite maintenant le scientifique Albert Jacquard :
« Nous nous trouvons désormais face à un univers unidimensionnel et cette unique dimension, c’est celle de l’argent . La valeur marchande . C’est général ! Le problème, c’est que cela s’étend aussi à notre vision des hommes . »

Les droits de l’homme contre les droits des gènes
Les tests génétiques semblent se répandre aujourd’hui . Il se trouve de plus en plus d’employeurs et d’assureurs, en particulier aux Etats-Unis, qui recourent à des dépistages génétiques grâce à des puces ADN .
Le but est de sonder le patrimoine génétique de leurs futurs salariés ou assurés afin d’y détecter d’éventuelles susceptibilités à l’infarctus du myocarde, à l’obésité, au diabète ou à certains cancers . Il s’agit là d’un moyen utilisé par les employeurs ou assureurs afin d’évaluer le risque encouru en embauchant ou en assurant les personnes dépistées .
Ces tendances mettent en danger la liberté individuelle qui dépend du fait que les autres ne connaissent pas tout de moi . Il faut absolument préserver cette méconnaissance de l’autre y compris auprès des assureurs, de l’état ou des entreprises .
Ces tendances, si elles se généralisaient, posent un autre problème encore plus grave . Les individus ne pourraient avoir accès à l’assurance privée qu’en fonction de leurs gènes et les sociétés d’assurances moduleraient les primes en fonction du risque génétique et pourraient même parfois refuser d’assurer à un cout accessible .
Les clients privilégiés génétiquement auraient un « bon » risque et auraient la préférence .
Nous le voyons bien, un tel système nierait définitivement que « tous les hommes naissent et demeurent égaux en dignité et en droit », principe fondamental des droits de l’homme, universellement accepté .
Les droits de l’homme seraient remplacés par les droits des gènes et par conséquent, la liberté d’une personne ne serait plus lié à son humanité mais à la singularité de son génome .
Hèlas, malgré la mobilisation de certains politiques, des assureurs anglais ont déjà refusés d’interdire les tests génétiques . Des mesures législatives n’empêcheront pas longtemps que de telles pratiques ne se généralisent car elles reposent, sur un système « cohérent » du point de vue des assurances privés, voir même « équitable » car le calcul des primes dépend de l’évaluation des risques . La seule manière d’éviter cela en Europe, c’est encore de maintenir la sécurité sociale ainsi que les mutuelles dont le principe est totalement différent puisqu’il n’existe pas d’appréciation personnalisée du risque et que le faible risque paie pour le risque élevé .
Dans notre système, la solidarité apparaît comme le ciment du tissu social ce qui permet de définir un projet de société .

L’OMC et les droits fondamentaux
L’OMC est une organisation qui ne laisse pas indifférent mais dont le comportement est révélateur .
Le film « la bataille de Seattle » y fait référence et développe quelques unes des problématiques la concernant .
Je vous conseille de le voir . Je vais résumer ici ce qu’on lui reproche .
L’Organisation mondiale du commerce (OMC, ou World Trade Organization, WTO) est une organisation internationale qui s’occupe des règles régissant le commerce international entre les pays. Au cœur de l’organisation se trouvent les Accords de l’OMC, négociés et signés (à Marrakech) par la majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs parlements. Le but est d’aider, par la réduction d’obstacles au libre-échange, les producteurs de marchandises et de services, les exportateurs et les importateurs à mener leurs activités.
L’OMC est avant tout un cadre de négociation, un lieu où les gouvernements membres se rendent pour essayer de résoudre les problèmes commerciaux qui existent entre eux. La première étape consiste à discuter. Ces négociations demandent des moyens importants pour pouvoir être suivies efficacement par les membres de l’organisation (juristes, experts, etc.). L’OMC fonctionne sur un mode démocratique au sens où chaque Etat représente une voix, quel que soit son poids politique ou économique.
Depuis la fin des années 1990, l’OMC a été l’objet de critiques de la part des mouvements alter-mondialistes qui lui reprochent de promouvoir la mondialisation de l’économie et la libéralisation du commerce. Les traités signés sont accusés de plus favoriser les entrepreneurs des pays riches que les salariés ou les pays pauvres .
Cette organisation internationale est une de celle qui a le plus mis en place d’accords pour supprimer les droits de douane entre les pays.
Certains considèrent que l’adhésion à l’OMC peut s’assimiler à une récompense pour "bons comportements" économiques. Le Vietnam a ainsi rejoint l’organisation en 2006 mais la Russie en est toujours absente de nos jours .
Beaucoup critiquent aussi la différence de traitement entre la capacité de l’OMC à faire appliquer les réformes en matière de commerce (notamment suppression des droits de douanes) en comparaison du peu d’intérêt qu’elle manifeste à faire respecter les droits fondamentaux sociaux et éthiques (pas de règle sur les salaires, sur l’environnement, sur les droits syndicaux, etc.).
Certains contestent le caractère démocratique de l’OMC en avançant que son mode de fonctionnement favorise les pays riches capables de mener de front des dizaines de dossiers simultanés. Les décisions se prenant en suivant le principe du « Qui ne dit mot consent », les petits pays qui ne disposent que d’un seul représentant pour gérer tous les dossiers seraient donc la plupart du temps consentants malgré eux.
L’OMC ferait du commerce une valeur suprême qui serait la source d’un conflit de droits avec des normes internationales en matière de Droits de l’homme, de protection sociale et environnementale, de protection de la santé, de protection sanitaire etc…
Les altermondialistes se fondent sur ces aspects pour accuser l’OMC de promouvoir le néolibéralisme et une mondialisation discriminatoire. Ils mettent en débat la nécessité de remettre le commerce à ce qu’ils considèrent sa juste place en obligeant l’OMC à mieux coordonner ses décisions à d’autres aspects du droit international via son rattachement à l’ONU.

La spéculation sur les denrées de première nécessité et la famine
Rien n’échappe à la litanie de la finance, ni les matières premières industrielles, ni les produits de « première nécessité » : à côté du pétrole, du zinc et autres métaux, le soja, le colza, le maïs, le riz, le blé, et même les carcasses de porc sont de nouveaux supports pour des produits financiers. Et ceci grâce au « miracle » des produits dérivés et des contrats à terme : pour se couvrir contre les variations de prix, ces contrats permettent de fixer aujourd’hui le prix futur d’un produit physique (ou financier). Ils s’échangent ensuite et permettent aux fonds spéculatifs d’investir et d’encaisser les différences entre valeur d’achat et de vente, sans toutefois se faire livrer physiquement la marchandise. Ainsi, la simple annonce inquiète de stocks mondiaux de riz très bas a ravi les spéculateurs qui se sont jetés sur cette manne et ont contribué à faire augmenter le cours du riz de 31% le 27 mars 2008 ! Les dérivés sur les matières premières sont en effet la cible favorite des fonds spéculatifs depuis la crise des subprimes. En janvier-février 2008, le volume des contrats à terme sur l’ensemble des matières premières a augmenté de 65% à 70% sur la place de Londres par rapport à la même période en 2007.
Le riz, le blé, les produits agricoles, devenus produits financiers, semblent ainsi perdre toute substance, toute teneur, ils sont du riz-papier ou du blé-papier, des écritures, ils sont l’objet de spéculations qui créent des augmentations de prix et entrainent qu’une partie du monde souffre en conséquence de la famine générée .
Il s’agirait donc de proclamer, comme le propose un intervenant de l’ONU, que certaines substances de première nécessité, soient interdites à la spéculation .

Le tabac et les mensonges des sociétés productrices
Dans la cigarette, il y a de la nicotine, c’est ce qui fait que l’on dépend du tabac quand on en fume trop souvent !
La composition du tabac est complexe (certains avancent un ordre de grandeur de 4000 constituants), à cause de la complexité de la plante et à cause des nombreux traitements réalisés sur le tabac récolté pour en assurer la conservation, la couleur, le parfum, le goût, la plasticité, etc.
Il est consommé partout dans le monde en particulier à cause des efforts publicitaires et des mensonges des majors de l’industrie du tabac .
66 000 morts par an sont liés au tabac en France et 5 millions par an dans le monde.
Près de 50% des personnes âgées de 18 à 34 ans fument.
Le tabac est le principal facteur de risque du cancer.
Il tue même ceux qui ne fument pas (tabagisme passif) .
L’American Journal of Public Health a montré, en septembre 2008, que les « majors » de l’industrie du tabac, Philip Morris, RJ Reynolds, British American Tobacco ou Malboro … ont volontairement caché au public, depuis les années 1960, la présence de polonium 210, une substance hautement cancérigène dans les cigarettes . Cette présence s’explique en raison de l’utilisation d’engrais à base d’apatites, utilisés pour donner une saveur spécifique au tabac .
Plus de 1 500 documents internes des firmes productrices de tabac montrent qu’ils savaient tout du tabac et de sa dangerosité depuis 1960 .
En d’autres termes, depuis le début en 1960, les recherches médicales internes des majors du tabac les ont informés des conséquences mortelles de leur produit, la cigarette .
Non seulement, les majors du tabac n’ont pas communiqué ces résultats de santé public mais en plus, ils ont favorisé intensivement l’utilisation de leur produit par la publicité à la télévision et au cinéma partout dans le monde entrainant donc des millions de morts depuis 1960 (au grand minimum, 250 millions). Encore aujourd’hui, ces sociétés vantent « leur poison » dans les pays pauvres qui n’ont pas de ligne de santé publique forte soutenue par leur gouvernement . Contrairement en France, la publicité pour les cigarettes n’est pas interdite . 8 millions de personnes par an dans le monde pourraient décéder chaque année à cause du tabac d’ici 2030 .

La mélamine dans les aliments
La mélamine est un produit chimique industriel utilisé dans la production des contenants de plastique qui ne peut pas être mangé . Elle n’a pas de senteur et ne peut pas être détectée .
Si elle est ingérée, la mélamine demeure à l’intérieur du rein ou elle se transforme en pierre . La douleur sera éminente et la personne ne pourra pas uriner . Le rein enflera .
Même la chirurgie ne peut alors enlever ces pierres et cela cause des dommages irréversibles au rein .
Cela peut mener à la perte de la fonction du rein et nécessiter une dialyse et finalement mener à la mort à cause du taux d’urée dans le sang .
Ajouter de la Mélamine dans le lait réduit le volume du lait et coûte moins cher que le lait ce qui permet d’augmenter la rentabilité et les profits commerciaux .
De la mélamine a plusieurs fois été volontairement introduite dans des aliments et des friandises pour faire croire qu’ils étaient plus riches en protéines qu’en réalité.
En mars 2007, un scandale agro-alimentaire a fait connaître ce fait en Amérique du Nord, avec le rappel de 60 millions de boîtes d’aliments pour chiens et chats fabriquées en Chine et vendues sous 95 marques différentes, aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Ces boites contenaient du gluten de blé contaminé par de la mélamine .
La prise de conscience est intervenue après la mort anormale d’au moins 14 animaux, à la suite d’une défaillance rénale dans la plupart des cas.
De la même manière, le scandale du lait frelaté touche la Chine en 2008 et cette fois, les hommes sont directement concernés
De la mélamine a été ajoutée à du lait maternisé et à toutes sortes d’aliments .
. Le nombre de malades découlant de la contamination du lait par la mélamine pourrait être de 94 000 à fin septembre 2008 .
Les Jeux Olympiques auraient contribué à retarder le rappel des produits, car les directives données aux média chinois pendant cette période classent entre autres le sujet de sécurité alimentaire comme « hors limite » .
En septembre 2008, quatre nourrissons chinois sont déclarés morts et 52 857 enfants malades ont été comptabilisés, parce qu’ils ont absorbé du lait maternisé frelaté auquel avait été ajoutée de la mélamine .
Les pays développés ont été peu touchés par la crise, car la plupart importent peu de produits laitiers chinois. Mais les bonbons chinois de la marque White Rabbit, disponibles un peu partout dans le monde, ont attiré l’attention à cause de leur contamination.
L’OMS affirme que l’échelle du problème confirme clairement qu’il ne s’agissait pas d’un accident isolé, mais d’un acte de tromperie volontaire réalisé pour des motivations mercantiles .

La vache folle
La crise de la vache folle est un exemple grave de dérive liée à la société de marchands .
La crise de la vache folle désigne, dans les années 1990, l’effondrement du marché de la viande bovine dû au sentiment d’inquiétude des consommateurs après l’épidémie d’encéphalopathie spongiforme bovine qui a touché les élevages européens à partir de 1986.
L’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), aussi appelée maladie de la vache folle est une infection dégénérative du système nerveux central des bovins ainsi que des félidés . C’est une maladie mortelle, analogue à la tremblante des bovins et des caprins, causée par un agent d’un type non identifié à l’époque (ni virus, ni microbe), appelé prion.
Elle est transmise par l’ingestion d’aliments contenant des prions .
A l’origine, ces aliments étaient des extraits de carcasses d’animaux d’équarrissage, consommés depuis des siècles après un traitement très agressif .
Hélas, ce traitement fut assoupli en Angleterre au cours des années 1980 au point de laisser passer le prion dans les « farines animales » insuffisamment chauffées pour des raisons de coût financier .
Plus grave encore, cette maladie est fortement soupçonnée depuis 1996 de transmettre à l’homme une variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
À cette occasion, le public découvre que les bovins destinés à la consommation ne sont pas nourris uniquement d’herbe et de végétaux, mais aussi de compléments alimentaires d’origine minérale, de synthèse ou animale dans un objectif de rentabilité … Cela heurte l’évidence que ces animaux, herbivores, sont faits pour ne consommer que de l’herbe …

Les OGM
Les végétaux transformés et les productions transgénétiques OGM sont également un autre exemple des méfaits de la société de marchands .
On peut citer comme exemple d’OGM, des maïs génétiquement modifiés pour résister à l’agression de papillons nuisibles comme les pyrales .
Il s’agit d’insérer un gène d’une espèce A dans le génome d’une espèce B dans le but de générer de nouvelles proteïnes qui conféreront de nouvelles capacités à la plante .
La transgression d’hypothétiques lois de la nature n’est pas le problème ici .
En soi, que des scientifiques utilisent le génie génétique afin d’améliorer une variété végétale ne me paraît nullement choquant et ce d’autant, qu’en réponse à la croissance de la population mondiale, nous devons parvenir à augmenter la production alimentaire, et tous les autres ressorts ayant été utilisés (irrigation, engrais, superficie) et ayant montré leurs limites, la transgénèse contrôlée avec un principe de précaution strict paraît pouvoir, peut être, être une solution .
Ce qui est choquant ici notamment aux yeux des européens, c’est que les OGM renforcent la prise de contrôle des industries agrochimiques sur toute la filière en particulier dans les nations du Sud .
Ce qui est choquant, c’est la manière dont les producteurs d’OGM se proclament « sauveurs de l’humanité ».
Ils affirment qu’ils éradiqueront la faim dans le monde . C’est faux !
Leur « fin » n’est pas de lutter contre la « faim » !
La démonstration en est simple : les pays touchés par la famine n’ont pas les moyens de payer leur alimentation et encore moins des semences OGM hors de prix . C’est la réalité !
De plus, des firmes comme Monsanto, Dupont ou encore Aventis, ont déjà mis en œuvre des démarches qui démontrent qu’ils se fichent totalement des famines mais qu’ils entendent régner sur l’agriculture du monde entier . Ce qui les intéresse, c’est le pouvoir et l’argent .
C’est la raison pour laquelle ils avaient distribués des « terminators » c’est-à-dire des graines donnant des plantes qui ne peuvent être semés une seconde fois, des plantes stériles !
Les agriculteurs se trouvaient dans l’obligation de racheter des semences transgéniques chaque année …
Il s’agit là d’une prise de pouvoir absolue et inacceptable !
Et nous voyons bien que ces entreprises multinationales sont bien plus puissantes que la plupart des états .
Dire qu’une multinationale a des pouvoirs au dessus de la plupart des Etats, c’est malheureusement reconnaître que la démocratie a vécu . Il faut donc réagir vivement car nous entrons dans une époque ou les hommes les plus puissants ne sont pas ceux pour qui nous votons et légitimes démocratiquement, mais, des PDG comme ceux de IBM, Coca Cola, Monsanto ou TotalFina qui n’ont pas de légitimité démocratique …

La politique en question


La politique est entrée dans la vie des français de manière encore plus appuyée aujourd’hui que par le passé .
Les émissions qui y sont consacrées sont très nombreuses notamment sur les chaines de la TNT .
Quelques principes doivent être pris en compte afin de se livrer à la recherche d’une identité politique de préférence « révisable régulièrement » dans un soucis d’optimisation et possiblement pouvant être « associées à plusieurs partis » de façon à mieux traduire ses nombreuses variantes .
D’abord, il faut bien savoir que l’exercice est particulièrement difficile .
Il s’agit de comprendre objectivement la réalité à l’échelle de notre nation et à l’échelle du monde .
Il faut comprendre les règles qui la dirige mais aussi en analyser les défauts afin d’envisager des améliorations .
Il faut donc être capable de modéliser ce qui pour nous, et pour les autres dans le cadre d’une volonté de bien commun, serait une société idéale . Et, la démarche étant complexe, il faut modéliser de manière réellement complexe, en fuyant comme la peste les raisonnements simplistes proposés par certains hommes politiques .
Les pièges sont nombreux :

– Signalons que, dans le domaine de la politique, nous sommes très nombreux à être dans le domaine de la croyance.
On peut croire dans le sens d’ « avoir confiance » . On peut croire en la bonne foi d’un homme politique ou des hommes politiques d’un parti et donc leur faire confiance . Naturellement, nous n’avons aucune preuve scientifique qu’ils soient de bonne foi mais nous avons confiance en eux . Et, c’est un problème en réalité car nous n’avons pas de preuve .
Dans de nombreux cas, la confiance dépasse même la certitude (c’est-à-dire ce qui peut être prouvé) et c’est là que le bas blesse .
C’est bien sur valable en politique mais aussi par exemple, concernant les religions .
Dans la foi des chrétiens, des musulmans, disons des hommes de religions en général, la confiance a beaucoup d’importance, en l’occurrence la confiance en ce que l’au-delà existe .
Il existe bien sûr un mécanisme psychologique suivant lequel nous finissons par nous persuader de la réalité de ce que nous espérons être vrai . De nombreux tests psychologiques permettent de la constater . Certains processus s’en rapprochent tels que les manipulations psychiques appelés « implants de mémoire » grâce auxquels les manipulateurs parviennent vraiment à convaincre des personnes qu’elles ont vécu des événements qu’elles n’ont en réalité jamais connus . Il est tout à fait possible de se faire à soi-même des implants de mémoire et notamment en politique ou en religion, c’est à dire se persuader, au-delà de la certitude, de la validité de position politique qu’on ne peut pas forcement justifier par des preuves irréfutables .
Ceci pris en compte, il faut donc en politique, pour éviter ce genre d’auto-persuasion, d’auto-implants de mémoires, chercher à suivre une démarche de recherche de la vérité objective et fondée sur des preuves cartésiennes . Il s’agit donc en réalité de procéder de façon quasi scientifique .

– Rappelons aussi que, en politique comme ailleurs, nous ne sommes pas totalement libre .
Pour le philosophe Spinoza, le libre arbitre est une fiction et la manière dont nous allons réagir à tel ou tel cause dépend d’un enchainement extrêmement complexe : cela nous confère que l’illusion d’être libre . En réalité, nous sommes déterminés par notre nature, notre culture, notre éducation, notre histoire …
En politique, nos choix sont souvent d’origine familiale alors que nous devrions les remettre en cause systématiquement pour s’adapter aux nouvelles réalités comme les problèmes de finitude de la planète et l’augmentation des très grandes fortunes .
Cette origine familiale explique la tendance française d’être à Droite car, depuis 100 ans, la France donne majoritairement les pouvoirs à la Droite .
Et même, dans ces 20 dernières années, la Droite détient tous les pouvoirs c’est-à-dire Sénat, Assemblée, gouvernement, président sauf de 1997 à 2002, où seul le gouvernement a été à Gauche avec Lionel Jospin mais avec des pouvoirs limités contrairement aux situations de plein pouvoirs de gouvernance de la Droite .
Quand dans cette situation, j’entends encore constamment la Droite jeter la faute à la gauche, je saute au plafond !

– Signalons enfin les pièges de la politique, qui sont d’abord liés à notre propre nature :
Nous sommes influençables .
Un bon conférencier ne manipule pas son auditoire, simplement, parce qu’il a l’aptitude à cette conscience morale qui porte un jugement sur ce qu’il fait . Il considère qu’il serait immoral de faire autre chose que de lui donner un moyen supplémentaire de se forger une opinion. Il développe ses idées afin de permettre au public de se faire la sienne et non pour lui faire un implant de mémoire c’est-à-dire lui inculquer une opinion sans lui offrir les moyens de la soupeser .
C’est d’ailleurs exactement ce que je fais avec ce blog, je vous donne des moyens supplémentaires de vous faire votre opinion et ce, d’autant que c’est écrit et donc non intrusif .
Je ne cherche pas, par mes talents oratoires ou ma gestuelle, à vous « persuader » (# de convaincre).
Les hommes politiques, eux, utilisent leur charisme et leur talent oratoire au profit du désir idéologique d’imposer leur propre vision, au-delà du fait que cette vision soit juste ou fausse, par rapport aux intérêts particuliers de chacun et éventuellement par rapport à l’intérêt collectif .
Heureusement, nous vivons dans une société démocratique. Tant que d’autres personnes tout aussi talentueuses, tentent de communiquer une opinion différente, ce n’est pas très grave . Mais, dès que cette pluralité disparaît, nous affrontons un déséquilibre inquiétant . Si toutes les personnes douées sur le plan de la communication et autorisées à s’exprimer ne transmettent plus que la même opinion, nous sombrons alors dans les mécanismes qui fondent une société totalitaire .
Par exemple, en matière économique, nous constatons, depuis 5 à 6 ans, que les seuls économistes auxquels on donne la parole sur les plateaux de télévision (ex : « C dans l’air » sur France 5) sont toujours libéraux ou hyper-libéraux, et même systématiquement capitaliste. Ceci montre une dérive car, en réalité, il existe des visions économistes très nombreuses et le débat devrait être entretenus, d’abord entre les économistes type Friedman (Libéral) et type Keynes (attribuant un rôle de régulation de l’état plus important), ensuite entre la vision capitaliste et les autres à l’échelle du monde .
C’est d’autant plus grave qu’aujourd’hui, compte tenu que la capitalisme montre ses limites, il doit être amélioré ou remplacé (voir article « Le capitalisme en question »)
Pour en venir à la génétique et à l’avis du généticien de renommée européenne Axel Kahn, on peut signaler que la principale caractéristique du cerveau humain est d’être biologiquement sensible aux empreintes d’un monde humain, d’être impressionné par la culture qu’il crée . Cette impressionnabilité de notre cerveau nous permet donc d’être éducable . Mais éducable signifie aussi impressionnable, donc accessible à l’idéologie (dans le sens négatif du terme) .
La conséquence en est que l’homme peut être un créateur, un citoyen libre, un être extraordinaire capable d’une imagination fertile mais que sa nature le rend aussi très sensible à la domestication . L’imitation en est le fondement et l’homme est un merveilleux imitateur .
Dans l’histoire, on peut citer le cas de toute la population de l’Allemagne nazie qui a été idéologisée avec des idées pourtant totalement fausses et farfelues .
A notre époque, quand on regarde de près le comportement de certains partisans de partis politiques, on voit qu’ils sont idéologisés et, en soi, non libres . Il suffit de regarder les réactions disproportionnées et gravement caricaturales et simplistes qu’ils peuvent laisser quand ils laissent leur commentaires à la suite d’articles à connotations politiques dans les sites internet de journaux en ligne comme lepoint.fr ou libération.fr … A faire peur !!

En conclusion, il faut en réalité développer une forme de méfiance vis-à-vis du politique de façon à préserver sa liberté de pensée cartésienne . Il faut également se méfier ce certains médias télévisés ou papiers qui ont des lignes éditoriales fortes .
Il faut se méfier des chiffres avancés .
Les chiffres peuvent, suivant la manière dont ils ont été choisis et souvent sortis de leurs contextes, dire tout et son contraire . Par exemple, une moyenne, disons la moyenne du salaire des français, n’est que très partiellement parlante .
Il faudrait la compléter au minimum par la variance et l’écart type, données statistiques complémentaires essentielles qui sont des caractéristiques de dispersion autour de la moyenne .
Une variance importante traduit ainsi une hétérogénéité des résultats tandis qu’une variance resserrée traduit un échantillon homogène . A partir de ces données complémentaires, méconnues de ceux qui n’ont pas fait d’études, une meilleure interprétation est possible .
Par exemple, si on vous dit que le salaire mensuel moyen des français est de 1900 Euros, vous ne savez ni combien de personnes gagnent effectivement 1900 euros (peut être personne !), ni combien gagnent plus, ni combien gagnent moins . On définit alors la médiane qui est la modalité qui partage l’effectif total en deux parts égales .
A titre indicatif, le salaire mensuel médian des salariés français à temps complet est de 1484 euros . 50% des français à temps complet gagnent plus que 1484 euros, 50% gagnent moins .
Cela signifie que, en fait, la majorité des gens (bien plus que 50%) gagnent moins que ce que reflète le salaire moyen qui est déformé vers le haut par ceux qui gagnent énormément plus .
Bien souvent, certains politiques n’évoquent que le salaire moyen qui reste en réalité trompeur .
On peut prendre un autre exemple : le temps de travail moyen des français par rapport aux européens .
On dit les français « paresseux et fainéants » . Est-ce vrai ou est ce une idée soutenant une idéologie politique ?
Le temps de travail légal des français est de 35h mais il ne s’agit que du temps légal et pas du temps effectif . Il faut faire la différence entre le temps légal de base dans la loi et le temps effectif de travail c’est-à-dire réellement réalisé .
Le temps effectif de travail des français est bien supérieur au temps légal :
Les sources sont : « INSEE » et « Eurostat » .
Le temps de travail hebdomadaire moyen français est de 39 à 41 heures pour les emplois à temps plein (suivant INSEE ou Eurostat) et 36,3 heures pour l’ensemble des emplois (temps partiel compris) .
Pour savoir si nous sommes dans la norme des pays riches, comparons nous à nos voisins européens :
Le temps de travail hebdomadaire moyen pour les emplois à temps plein est inférieur en Grande-Bretagne : 37,2 heures pour les emplois à temps complet et 31,7 heures pour l’ensemble des emplois. Elles sont aussi inférieures aux Etats-Unis (Usa) et dans plusieurs pays en Europe comme les Pays Bas, la Norvège, le Danemark, l’Allemagne, L’Irlande, la Suède, la Belgique, le Royaume Uni et la Finlande.
Vient ensuite la moyenne européenne, à 37,9 heures . La France a ainsi une durée de travail hebdomadaire moyenne légèrement supérieure à la moyenne européenne .
Nous ne sommes pas fainéants mais bien tout à fait dans la moyenne .
Viennent ensuite au dessus de la moyenne l’Italie, le Portugal, l’Espagne, l’Estonie, la Croatie,… Les plus gros travailleurs sont enfin les Bulgares, Lettons, Tchèques et Grecs (42,7 heures).
Si nous regardons le temps de travail annuel des français (pour prendre en compte les vacances et jours fériés par exemple), nous nous situons en France également dans la moyenne donc pas particulièrement fainéants .
Cette durée annuelle est en France de 1545 heures, contre 1445 en Allemagne, 1499 au Danemark, les Pays-Bas étant le pays où l’on travaille le moins avec 1340 heures.
Au Royaume-Uni, on travaille légèrement plus annuellement avec 1631 heures en moyenne, et beaucoup plus annuellement en Italie, Espagne et Etats-Unis .
A titre indicatif, les Etats-Unis travaillent moins en moyenne hebdomadaire que les français mais plus en moyenne annuelle car ils ont moins de vacances .
En conclusion, si nous regardons objectivement les chiffres, nous ne sommes pas particulièrement fainéants mais simplement dans la moyenne des pays européens .
Cette idée est donc plutôt fausse et satisfait uniquement des idéologies politiques …

Part de l’inné ou de l’acquis, des gènes ou du vécu


Ce sujet est assez ardu à vrai dire mais intéressons nous y un moment .
Tout l’article est strictement scientifique et n’est que le reflet exact des connaissances génétiques des plus grands chercheurs actuels . En particulier, cet article a été écrit après la lecture du livre « L’avenir n’est pas écrit » d’Axel Kahn et Albert Jacquard, sommité qu’il n’est plus utile de présenter .
Comme nous le savons, chaque cellule du corps humain est porteur d’un plan de tout l’organisme humain .
Ce plan est codé dans les 23 paires de chromosomes de chaque cellule .
Chaque paire de chromosomes est une molécule en forme de double hélice appelée ADN et constituée des nucléotides A, C T, G pour adénine, Cytosine, Thymine et Guanine .
Pour les informaticiens, ces nucléotides forment les 4 digits et codent en base 4 contrairement aux ordinateurs binaires qui codent en base 2 (0 et 1 correspondent à l’alphabet binaire).
L’ADN code donc tout le corps en base 4 et chaque mot est appelé gène .
Sur tous les chromosomes, on trouve donc des mots appelés gènes avec au total pour les humains, 30 000 gènes répartis sur les 23 paires de chromosomes . A titre indicatif, un grain de riz a un programme génétique de 50 000 gènes donc plus que nous .
Si, grâce seulement à 30.000 gènes, la nature peut coder l’intégralité d’hun homme pourtant fort complexe, c’est parce que ces gènes codent de manière « combinatoires » c’est-à-dire que ce sont des combinaisons de différents gènes qui peuvent coder différentes caractéristiques . Par ailleurs, un même gène peut intervenir dans plusieurs combinaisons .
En cela, l’ADN code de façon bien plus complexe et efficace que les codages informatiques actuels qui sont « non combinatoires ». Chapeau la nature !
Toujours dans la rubrique du sensationnel, et dans un débordement anthropocentrique vraiment inacceptable :–), on peut rappeler notre stupéfiante complexité en signalant que notre cerveau et le système nerveux d’un seul homme contiennent plus de 100 milliards de neurones .

Venons en maintenant à l’essentiel de la problématique .
Dans quelle mesure, le programme génétique influence il ce que nous sommes ?
En particulier, comment joue il sur nos comportements, comme la violence, l’agressivité, l’intelligence, l’alcoolisme ou l’homosexualité ? Sur les maladies ? Quel est la part des gènes et la part du vécu ?
A vrai dire, tout dépend des cas.

– Certains traits humains simples démontrent un lien direct avec les gènes car ils correspondent à des cas simples .
Par exemple, la mucoviscidose est transmise selon l’influence d’un seul gène.
Pour un gène donné, il y a la version du père et la version donnée par la mère contenue sur chaque paire d’un même chromosome .
La mucoviscidose est transmise de telle façon que les deux phénotypes « Sain S» ou « Malade M» sont associés à trois génotypes : (SS), (SM) ou (MM) . Mais, seul ce dernier (MM) entraine la maladie et donc le phénotype « Malade ».
On comprend alors que des parents sains puissent avoir un enfant malade, il suffit qu’ils aient eu tout d’eux le génotype (SM) et qu’ils aient eu tous les deux la mauvaise chance de transmettre le gène (M), ce qui se produit une fois sur quatre .
Insistons sur l’idée qu’il s’agit de cas simples . Ici, l’inné, c’est-à-dire le programme génétique, influe directement .

– La plupart du temps, le modèle est plus complexe et il faut introduire la notion de prédisposition .
Chaque génotype n’est plus lié à un seul phénotype mais à plusieurs . Le problème est alors de savoir avec quelles probabilités ces divers phénotypes sont réalisés pour un génotype donné .
Pour cela, on réalise des études en reconstituant des généalogies .
On peut citer le cas d’une étude de longue haleine réalisée par Albert Jacquard, des psychiatres et des généticiens des Hôpitaux de Paris concernant la transmission de la schizophrénie sur les généalogies de plus de 1300 personnes.
Chacune d’elle avait été cataloguée en différenciant trois phénotypes : « Sain », « Schizoïde » (=présentant certains troubles sans toutefois être véritablement schizophrène) et « Schizophrène » .
On a constaté que la transmission ne fait intervenir que deux gènes hypothétiques n et x, chaque personne avait donc l’un des trois génotypes (nn), (nx) ou (xx).
Selon ce modèle, les premiers étaient tous sains mais pour les deux autres génotypes, il fallait introduire des probabilités :
Les (nx) étaient soient « Sains » soient « Schizoïde » avec les probabilités 90% et 10% quant aux (xx), ils pouvaient avoir les trois phénotypes avec les probabilités suivantes : 35% « Sains » , 40% « Schizoïdes » et 25% « Schizophrènes » .
Insistons sur cet aspect probabiliste .
Il ne s’agit plus comme pour la mucoviscidose d’un cheminement causal entre un gène et un trait (=un phénotype) mais d’un lien probabiliste entre un génotype hypothétique et sa manifestation .
Présenter l’éventuel gène x comme le « gène de la schizophrénie » serait une tromperie .
Tout au plus, ce modèle signifie que la possession de ce gène en double dose serait nécessaire pour devenir schizophrène, nécessaire mais non suffisant, puisque les trois quarts des individus qui en seraient dotés échapperaient à ce destin .
Finalement, diffuser ce genre d’étude sans précaution est plus nuisible qu’utile car le public en retire l’illusion d’une explication déterministe du trait étudié alors que ce trait est le résultat d’une interaction subtile, et non élucidée, entre une dotation génétique et une aventure personnelle c’est-à-dire le vécu .
On peut dire d’une autre manière que la schizophrénie n’est en réalité que très peu génétique .
Ceci est confirmé par la concordance pour cette maladie psychiatrique chez les jumeaux monozygotes qui est de 50% .
En d’autres termes, si un des jumeaux est atteint de schizophrénie, l’autre a une chance sur deux d’en être victime à son tour . C’est en fait relativement peu, compte tenu que deux vrais jumeaux ont 100% de gènes identiques .
Et ce d’autant qu’en plus d’avoir les mêmes gènes, ils ont quasiment la même sensibilité aux stimuli sensoriels, le même aspect, la même image d’eux même, la même famille …
Dans bien des cas et cela peut être le cas de la schizophrénie (deux gènes n’est qu’une hypothèse), le nombre de gènes impliqués est très important et cela complique encore les interactions subtiles qui s’y associent . Admettons par exemple que la plasticité cérébrale (c’est-à-dire la capacité de mémorisation) qui est vraisemblablement une des bases de l’intelligence, naisse de la combinaison singulière de dix formes de gènes . La grande loterie de l’hérédité dans la descendance fera qu’il n’y aura aucune chance pour que deux enfants présentent la même combinaison de ces 10 gènes . Au-delà de 3 ou 4 gènes, l’héritabilité transgénérationnelle devient infinitésimale .
Dans tous ces cas, l’innée (les gènes) et l’acquis (le vécu) ont tous les deux un rôle .

– D’une manière plus générale, pour toute sorte de comportements comme l’homosexualité ou le développement de l’intelligence, la criminalité éventuellement, la question de savoir si nous sommes plutôt déterminés par l’inné ou par l’acquis n’a aucun sens . C’est 100% inné et 100% acquis .
Si je n’étais pas doté de gènes humains, je n’aurais pas de cognition humaine mais, si je n’avais pas été élevé dans une culture humaine (c’est-à-dire grâce à mon vécu culturel), je n’aurais pas la capacité d’utiliser ce cerveau pourtant génétiquement le même . Le cas des enfants sauvages élevés par des animaux sans contact avec la culture humaine le confirme .
De plus, même si des comportements sont prédéterminés génétiquement comme le désir sexuel (atout darwinien d’évolution pour nous et tous les animaux), parce que l’homme est confronté à la culture humaine qu’il a lui-même engendré, il est capable de se réapproprier ces comportements . Ce phénomène de réappropriation par l’homme, à travers d’une culture qui relève de l’acquis, des programmations pourtant innées, me paraît crucial . Ainsi, autour du désir sexuel qui amène les animaux à se contenter de ce simple désir et de ce à quoi il conduit, les hommes ont bâti 80% de l’art, de la poésie et de la peinture . Il s’agit d’une réappropriation . De même, autour de la peur, l’homme peut se la réapproprier en actes courageux .
Il est vraisemblable que certaines personnes sont plus enclines biologiquement à la violence que d’autres, mais cette même vivacité peut au contraire engendrer une vocation de polémiste ou bien de sportif de haut niveau capable d’aller jusqu’au bout de lui-même . La grande caractéristique de l’humain est l’augmentation des degrés de liberté dans l’exécution des déterminismes génétiques . Nous pouvons faire un usage bien plus diversifié des déterminismes génétiques que les autres animaux .

Au vu de ces derniers arguments, les propos irresponsables de certains dirigeants politiques doivent être condamnés .
En particulier, le nouveau président Nicolas Sarkozy avait parlé pendant sa campagne de la part immense de l’inné c’est-à-dire des gènes concernant les pédophiles, les suicidaires et les fumeurs cancéreux .
Au gré d’une interview publiée dans le dernier numéro de Philosophie Magazine de mars 2007, il se fait l’apôtre de théories plus que dérangeantes, selon lesquelles notre environnement, notre éducation et surtout notre libre arbitre seraient de peu de poids face à notre programmation génétique .
Il a soulevé un tollé parmi les candidats comme au sein des milieux scientifiques .
Je cite Mr Nicolas Sarkozy: ”J’inclinerais, pour ma part, à penser qu’on naît pédophile, et c’est d’ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a mille deux cents ou mille trois cents jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n’est pas parce que leurs parents s’en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d’autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l’inné est immense.”
Derrière ces propos bien trop caricaturaux par rapport à la précision nécessaire sur ce sujet, se cache une suite de mensonges et de contre vérités scientifiques qui sont de l’ordre de l’idée préconçue et pas de la raison cartésienne .
Axel Kahn avait répondu :
"La vision d’un gène commandant un comportement complexe tel que ceux conduisant à l’agressivité, à la violence, à la délinquance, à la dépression profonde avec dérive suicidaire, est ridicule et fausse" .
Pr Bernard Golse, pédopsychiatre avait répondu :
« Avoir des "facteurs de susceptibilité, de prédisposition, cela ne suffit pas pour devenir délinquant ou se suicider, il y a des effets de rencontres avec l’environnement au sens large: relationnel, psychologique, sociologique, politique, culturel" (…) " Il n’y a aucune prédiction possible parce que, par définition, les effets de rencontres sont imprévisibles, sinon notre vie serait entièrement écrite à l’avance" (…) En ce qui concerne la pédophilie il n’y a "pas la moindre preuve" de gènes de susceptibilité " . »
Il n’y a pas de déterminisme génétique absolue dans la plupart des cas . C’est d’ailleurs tout le but de l’article .
Cela est plus compliqué que ce genre de simplification simpliste et fausse .
Par ailleurs, le racisme se fonde également dans les esprits sur une détermination génétique qui est là aussi fausse .
J’apporterais ma contribution contre ce mensonge raciste dans un prochain article .

Progressistes ou conservateurs, qui ont les clés pour s’adapter aux changements du monde d’aujourd’hui ?

Commençons par définir le progressisme et le conservatisme .

Le progressisme est la volonté d’instaurer un progrès social, des réformes, par opposition au conservatisme. Une pensée est qualifiée de progressiste, par exemple, lorsqu’elle conçoit le présent comme un progrès par rapport à une époque passée jugée plus primaire, plus difficile, ou encore plus ignorante. Toutefois, la pensée progressiste ne conçoit pas nécessairement le présent comme un progrès, mais elle peut au contraire dénigrer le présent, et réclamer une amélioration en prônant des valeurs dites modernes. En général, les progressistes s’appuient sur l’usage de la raison pour essayer d’anticiper et proposer les changements souhaitables. Par exemple, en France, dans les années 1970, l’idée initialement minoritaire selon laquelle la peine de mort devait être abolie relevait d’une pensée progressiste défendue par François Mitterrand, par opposition à l’idée selon laquelle elle devait être maintenue, qui relevait d’une pensée conservatrice. L’actuel progressisme défend les idéaux du mouvement hippie et du mouvement révolutionnaire : le sexe libre, l’avortement, le féminisme, les droits des homosexuels, la laïcité, etc..

Le conservatisme est une philosophie politique qui est en faveur des valeurs traditionnelles et qui s’oppose au progressisme. Les cultures ayant chacune des valeurs différentes, les conservateurs selon leur culture ont des buts différents. Les idées défendues par les conservateurs sont en grande partie liées à leur contexte d’existence. Mais tous les conservateurs promeuvent la défense ou le retour à des valeurs établies . Ils conservent l’existant et s’adaptent mal aux changements inhérents à l’évolution de toute société (changement moral, éthique) . 

Cette opposition se retrouve notamment en politique . Il existe dans le monde un certain nombre de partis s’appelant « Parti conservateur ». On peut citer en Grande-Bretagne le parti Tory, le Parti conservateur du Canada . Aux États-Unis, le débat politique oppose les progressistes dont une partie se retrouve au sein du parti démocrate de Barack Obama ou Bill Clinton aux conservateurs le plus souvent membres du parti républicain de John Mc Cain ou Georges Bush .En France, la gauche est plus progressiste tandis que la droite est généralement plus conservateur.

Dans l’Histoire, les progressistes ont semblé plus à même de répondre aux aspirations du temps .La guerre de Sécession est un excellent exemple de cette réalité .A cette époque en 1861, aux Etats-Unis, les Nordistes, situés au Nord du pays, étaient pour l‘abolition de l’esclavage pour des raisons éthiques et de droit humain . Ces Nordistes étaient sur ce thème, progressistes .Les Sudistes, situées au Sud des Etats-Unis, étaient pour l’esclavage et son maintien . C’étaient essentiellement eux les propriétaires des plantations et ils avaient particulièrement besoin des esclaves pour leurs intérêts financiers .Ces Sudistes étaient esclavagistes et conservateurs . Aveuglés par leurs intérêts financiers, ils refusèrent de muter et de s’adapter à ce que dictait le progrès et ne voulurent pas mettre fin à l’esclavage . Ils allèrent jusqu’à la guerre contre des citoyens du même pays à savoir les Nordistes .

Entrons maintenant dans le vif du sujet, comment s’adapter aux enjeux du monde d’aujourd’hui et qui peut sans doute le mieux le faire ? Les conservateurs ? Les progressistes ?
Aujourd’hui, notre époque présente dans ses enjeux « à savoir la lutte contre le réchauffement climatique et la mise en place du développement durable », une véritable discontinuité par rapport à l’ensemble de notre passé .
A l’époque des grecs, en passant par les romains, le moyen-âge, le baroque, le siècle des lumières et la révolution industrielle en allant jusqu’à l’époque très récente de la guerre froide, nous vivions dans un monde considéré plus ou moins comme infini et disposant de ressources infinies (minières, bois, pétroles, matières premières, gaz …) .
Aujourd’hui, nous avons pris conscience pour la première fois, et c’est là qu’est la discontinuité, d’un monde fini avec des ressources finies . Tout doit changer en profondeur . Il va falloir abandonner certaines de nos valeurs centrales car elles sont incompatibles avec la survie .
La confrontation de la logique libérale aux problèmes des limites de la terre, génèrera une régression économique voir un effondrement . Pour reprendre Corinne Lepage (centre droit) dans France Culture, « nous ne parvenons pas à traiter la question de la démographie pas plus que celle de la gestion dans un intérêt commun des ressources naturelles nécessaires à notre survie .
Le fait que les ressources soient localisées et les pollutions souvent diffuses accroît encore les sources d’interdépendance mais aussi d’inégalités croissantes, l’accroissement des revenus se faisant sur l’exploitation des richesses. Croissance est synonyme d’augmentation du revenu et non pas d’augmentation du patrimoine collectif . Notre système de valeurs est donc inadapté et ce d’autant plus que la croissance des 30 dernières années s’est accompagnée d’un accroissement des inégalités entre personnes et entre pays qui a servi de moteur à ladite croissance. »
Eviter l’effondrement, c’est-à-dire faire le choix de la survie , c’est donc s’attaquer à notre système de valeurs qui est la cause profonde du crach financier et de la crise alimentaire, par exemple, en admettant nos erreurs et en refusant que les responsables physiques des drames actuels tentent de s’autojustifier en nous proposant de continuer sur le même système . Le capitalisme doit donc se transformer ou disparaître pour un nouveau système, espérons-le encore meilleur.
De toute façon, il faut bien avoir conscience que les sociologues spécialisés prévoient la fin probable du capitalisme en tant que tel pour 50 ans maximum . Le système suivant pourra être meilleur ou bien pire . A nous d’en décider en s’y préparant pour répondre aux enjeux actuels .
Il est nécessaire de commencer avec des mesures symboliques mais fortes comme la suppression des parachutes dorés et bonus de dirigeants financiers par la loi, le droit de vote étendu des Etats dans les banques dans lesquelles il aura investi et une législation rigoureuse de régulation excluant toute AUTOrégulation dont on a vu où elle conduisait.
En second lieu, en évitant à tout prix que les Etats qui sont les derniers garants de la vie collective ne soient déstabilisés, car ce serait alors un risque de chaos pour les nations. Les Etats sont aujourd’hui les seuls à pouvoir faire face aux réorientations économiques et sociales majeures auxquelles il faut procéder sans délai. A cet égard, on ne saurait trop rappeler combien il serait utile de renforcer réellement la démocratie et combien la frilosité du parlement français au regard de la loi Grenelle apparaîtra, si elle se poursuit , comme une chance historique partiellement manquée pour l’économie et la société française tout comme la création d’une Europe hèlas non exemplaire d’un point de vue social et écologique .
Ce sont également les Etats qui peuvent au niveau international concevoir un réel système sur le modèle par exemple proposé par le professeur Stiglitz, prix Nobel d’économie, pour permettre le développement des pays du sud tout en évitant la déforestation grâce à une généralisation des mécanismes de Kyoto au monde entier.
Comprenons bien ! Nous sommes à la croisée des chemins.
– Ou bien , notre système de valeurs change et s’écarte de l’hyper-libéralisme pour revenir à une économie de marché très régulée par une priorité donnée à la lutte contre le changement climatique et l’adaptation de notre humanité à des changements d’ors et déjà inévitables . Ce choix implique un retour à l’éthique, un efforts sans précédent de solidarité et de réduction des inégalités pour éviter notamment la montée de la violence voir des guerres. C’est un projet de civilisation .

– Ou bien , nous nous limitons à une analyse de la situation limitée à une crise économique de caractère cyclique et nous mettons les rustines en conséquence . Dans ce cas, la crise n’aura servi à rien si ce n’est à accélérer les mécanismes inévitables qui conduisent à notre effondrement collectif.
Le développement durable est aujourd’hui un choix rationnel. Etre optimiste consiste à penser que ce choix absolument nécessaire pourra être un choix suffisant. »

En conclusion, fâce à cette discontinuité dans notre Histoire pouvant possiblement avoir de graves conséquences, nos valeurs fondamentales doivent être modifiées . Les conservateurs conservent l’existant et ont énormément de mal en général à s’adapter . Fâce à cette situation, qui nécessite de profonds changements, je pense que les gouvernements progressistes s’empareront plus efficacement de ces nouvelles et essentielles problématiques et y répondront plus favorablement que les conservateurs .
Je m’affirme donc, conscient des enjeux et de la discontinuité actuelle unique dans notre histoire, plus progressiste que conservateur et pour toutes les formes de progrès (social, démocratique, environnemental …) .

La philanthropie bouleverse l’équilibre économique mondial

A mesure que l’économie se mondialise et se "financiarise", l’enjeu éthique grandit et mobilise tous les acteurs : individus, entreprises et Etats. Dans sa treizième édition parue jeudi 31 mai, le Rapport moral sur l’argent dans le monde édité par l’Association d’économie financière, en partenariat avec la Caisse des dépôts et consignations (CDC), dresse un état des lieux sans complaisance de l’économie mondiale, à travers les contributions d’intellectuels et de décideurs économiques et politiques.

"Il est difficile de dire si la finance devient plus morale, commente Antoine Mérieux, coordinateur du rapport. Notre objectif est de rendre compte des bonnes pratiques qui émergent et parviennent à concilier les critères de bonne gestion et de rentabilité avec des principes tels que l’équité et la solidarité, tout en restant vigilant sur les problèmes qui perdurent, en matière de gouvernance, de scandales financiers ou de blanchiment d’argent."

Parmi les grands thèmes de cette édition 2007 (les enjeux de l’économie sociale, le contrôle des sociétés cotées, la lutte contre le blanchiment etc.), le Rapport moral s’intéresse à un phénomène fort l’an dernier : la montée en puissance des grandes fondations américaines dans le domaine de l’aide au développement, devenus des acteurs aussi puissants que certains Etats. L’émergence de ces fondations particulièrement visibles dans les secteurs de la santé, de l’agriculture ou de l’environnement, remet en cause les grands équilibres mondiaux. Elle oblige à une réflexion nouvelle sur la cohérence des aides et leur coordination au plan international.

Dans une contribution sur "les espaces de rencontres entre ces fondations et l’aide publique au développement", Xavier Musca, directeur général du Trésor et de la politique économique, montre que ces fondations américaines n’interviennent plus seulement aux Etats-Unis mais sur la scène internationale, avec des objectifs "d’intérêt général mondial" d’alphabétisation ou de lutte contre le sida.

LA TENDANCE VA S’ACCENTUER

Les montants dont disposent ces fondations, visibles depuis les années 1990 mais dont l’origine remonte au début du XXe siècle – les premières furent créées par des grands industriels ayant fait fortune et souhaitant réinvestir leurs profits dans des actions caritatives, dans la plus pure tradition américaine (Rockfeller, Carnegie, Ford) – sont colossaux.

En 2004, les financements versés par ces dernières ont atteint 32,4 milliards de dollars, selon des chiffres de l’Agence française de développement. La part des financements internationaux ne cesse d’augmenter et pourrait dépasser les 4 milliards de dollars (2,9 milliards d’euros) en 2006.
Des montants qui, relève M. Musca, "se comparent sans pâlir aux crédits budgétaires de l’aide publique au développement de la France (3,1 milliards d’euros)".

La tendance va s’accentuer. En 2006, le milliardaire américain Warren Buffet a fait les gros titres de la presse internationale, en annonçant qu’il allouait 37 milliards de dollars de sa fortune à la fondation de l’industriel Bill Gates…
Une surenchère par rapport aux 31 milliards de dollars qu’avait lui-même versé le fondateur de Microsoft à sa fondation.
Le record de don était auparavant détenu par John Rockfeller.

L’urgence, pour le directeur du Trésor, est de réfléchir à cette "nouvelle architecture internationale de l’aide aux pays en développement", afin que la charité privée complète l’action publique (de la Banque mondiale, de l’ONU etc.) sans la concurrencer. Il s’agit de mesurer "le potentiel de nouveaux partenariats qui se présentent pour le développement des pays pauvres", écrit M. Musca. Il s’agit en fait d’éviter la création d’un marché de l’aide sélectionnant ses objectifs.

L’Europe n’échappe pas au phénomène. Mais à la différence Etats-Unis, l’aide privée au développement n’est pas le fait d’individus mais d’entreprises, dans le cadre d’actions de mécénat.
La France occupe une place à part dans ce paysage en plein bouleversement.
En raison de la place prise par la puissance publique, l’aide privée y reste contenue en dépit d’un cadre fiscal favorable récent pour les fondations. Le rapport moral fait cependant état de plusieurs initiatives jugées intéressantes, dont celles des Caisses d’épargne, du Crédit agricole et de Danone.

Citoyens d’honneur (3)

Voici un nouveau article de la série « Citoyens d’honneur » qui met en lumière certaines personnalités digne d’intérêt de notre époque .
Aujourd’hui, Jean Moulin, Lucie Aubrac et Charles de Gaulle .

Jean Moulin

Il est né à Béziers le 20 juin 1899, de Blanche et d’Antoine-Émile Moulin au no 6 de la rue d’Alsace, en face du Champ-de-Mars. Son père, professeur d’histoire-géographie, conseiller général radical-socialiste, humaniste aura une très grande influence sur lui.
Bachelier en 1917, il s’inscrit à la faculté de droit de Montpellier et entre parallèlement en franc-maçonnerie par l’intermédiaire de son père et, comme attaché au cabinet du préfet de l’Hérault, sous la présidence de Raymond Poincaré.
Mobilisé le 17 avril 1918, il est affecté au régiment de 2e génie basé à Montpellier.
Après une formation accélérée, il arrive dans les Vosges à Charmes le 25 septembre et s’apprête à monter en ligne quand l’armistice est proclamé.
Il reprend ses fonctions le 4 novembre .
La qualité de son travail le fait nommer chef-adjoint de cabinet fin 1920. Il obtient sa licence de droit en 1921.
Parallèlement, il devient vice-président de l’Union générale des étudiants de Montpellier et membre des Jeunesses laïques et républicaines.
De 1925 à 1936, il est sous préfet de Albertville, Chateaulin, Thonon les Bains puis de Montargis .
En 1938, il devient préfet de Charente puis d’Eure et Loire en 1939 .
Il est arrêté en juin 1940 sous le Régime de Vichy par les Allemands parce qu’il refuse d’accuser une troupe de tirailleurs africains de l’Armée française d’avoir commis des atrocités envers des civils à La Taye, un hameau près de Saint-Georges-sur-Eure, en réalité victimes de bombardements Allemands. Maltraité et enfermé pour refus de complicité avec les Allemands, il tente de se suicider en se tranchant la gorge avec un débris de verre.
Il évite la mort de peu et gardera à vie une cicatrice qu’il cachera sous une écharpe.
En raison de ses idées républicaines marquées à gauche comme radical-socialiste et de son appartenance à la franc-maçonnerie, il est révoqué par le Régime de Vichy du maréchal Philippe Pétain le 2 novembre 1940 et placé en disponibilité.
En septembre 1941, il rejoint Londres en passant par l’Espagne et le Portugal, par ses propres moyens, sous le nom de Joseph Jean Mercier.
Avec des ordres de mission, des moyens financiers et de communication directe avec le général de Gaulle à Londres, il est parachuté dans les Alpilles dans la nuit du 1er janvier 1942 à 15 km de Saint-Andiol qu’il rejoint à pied.
Il prend le pseudonyme de Rexe puis de Max dans la Résistance.
Le 27 novembre 1942 est créé le Comité de coordination de Zone Sud à Collonges au Mont d’Or dans la but de coordonner les 3 mouvements principaux de résistance de la zone libre autour de Jean Moulin.
Il favorise avec les mouvements socialistes et communistes la création du grand maquis du Vercors .
Il est arrêté suite à une dénonciation le 21 juin 1943 à Caluire-et-Cuire (Rhône), dans la banlieue de Lyon dans la maison du docteur Dugoujon, où se tenait une réunion avec les principaux chefs de la Résistance.
Tout est sans doute de la faute de René Hardy .
Lorsqu’il vint à la réunion de Caluire, René Hardy, qui avait déjà été arrêté par la Gestapo, puis libéré, était suivi par la Gestapo. Certains estiment que René Hardy a trahi et qu’il s’agissait d’un agent des SS retourné suite à son interrogatoire ; d’autres pensent qu’il a été pisté et qu’il s’agissait d’une imprudence fatale.
Certains résistants comme Lucie Aubrac tentèrent de l’assassiner l’accusant de trahison.
Après avoir été identifié et interrogé par le chef de la Gestapo Klaus Barbie au Fort Montluc de Lyon, Jean Moulin est transféré à la Gestapo de Paris où il est torturé.
Il meurt le 8 juillet 1943 aux environs de Metz, dans le train Paris-Berlin qui le conduit en Allemagne pour être de nouveau interrogé.
Il a d’abord été inhumé le 11 février au cimetière parisien du Père-Lachaise, puis ses cendres ont été transférées au Panthéon, vingt ans plus tard pour commémorer le vingtième anniversaire de la Libération, le 19 décembre 1964 sous la présidence du général de Gaulle.
A cette occasion, le Chant des partisans qui est l’hymne de la Résistance française durant l’occupation allemande, pendant la Seconde Guerre mondiale, a été rejoué .
Il a été le signe de reconnaissance de la résistance dans les maquis pendant la 2ème guerre mondiale .
Il était habituellement sifflé et sous cette forme, était reconnaissable sur la radio de la BBC malgré les brouillages d’ondes des allemands …
Le voici au bout de ce lien : Le Chant des partisans .
Jean Moulin a de nombreuses décorations :
– Chevalier de la Légion d’honneur
– Compagnon de la Libération
– Médaille militaire
– Croix de guerre 1939-1945
– Chevalier de l’Ordre de la Couronne d’Italie (1926)
– Ordre de Jade (Chine, 1938)

Lucie Aubrac

Lucie Aubrac née le 29 juin 1912 fut une résistante française à l’occupation allemande et au régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale.
Fille de viticulteurs bourguignons, Lucie Bernard réussit de brillantes études et passe avec succès le concours de l’École normale primaire pour entrer dans l’enseignement en lycée .
C’est à cette période de sa vie qu’elle noue des contacts avec des militants communistes.
Séduite par leurs idées, elle refuse néanmoins de s’engager plus avant et de se laisser embrigader, marquant déjà par là son esprit d’indépendance .
Elle poursuit des études toujours brillantes d’histoire et géographie à la Sorbonne.
Agrégée d’histoire, elle est nommée professeur à Strasbourg.
C’est là qu’elle rencontre Raymond Samuel, un jeune ingénieur des Ponts et Chaussées, qu’elle épouse en 1939.
En août 1940, elle organise l’évasion de son mari, prisonnier de guerre à Sarrebourg.
Le couple se réfugie à Lyon.
Raymond et elle consacrent alors tout leur temps libre aux activités de « La dernière Colonne » qui est une organisation anti-nazie et anti-vichyste .: diffusion de tracts, recrutement, sabotages…
Sous le pseudonyme de Aubrac, nom emprunté à un personnage de roman policier (« commissaire Aubrac »), Lucie et Raymond contribuent à faire de « Libération » le mouvement de résistance le plus important en zone sud après le mouvement « Combat » fondé par Henri Frenay.
Le 21 juin 1943, Raymond Aubrac est arrêté par la Gestapo, à Caluire, avec Jean Moulin notamment.
Raymond Aubrac est emprisonné à la prison de Montluc de Lyon.
Refusant de laisser son mari aux mains des bourreaux nazis, Lucie Aubrac monte une opération armée pour le libérer.
En septembre, elle alla voir en personne le chef de la Gestapo à Lyon, Klaus Barbie, et le pria de la laisser voir son prétendu fiancé dont elle était enceinte et d’autoriser leur mariage en prison.
Lors de cette visite, elle lui fit parvenir les plans de l’évasion.
C’est pendant un transfert, le 21 octobre 1943, que Lucie et ses compagnons attaquèrent, boulevard des Hirondelles, le camion allemand dans lequel se trouvaient quatorze résistants dont son mari.
Quatre allemands furent tués pendant l’attaque et les résistants parvinrent à s’évader .
Après cette évasion, Lucie enceinte, Raymond et leur fils Jean-Pierre entrent dans la clandestinité.
Ils parviendront à rejoindre Londres en février 1944.
Une fois la guerre achevée, refusant d’utiliser sa notoriété et son statut d’héroïne de la Résistance pour faire carrière en politique, elle continua à enseigner et à militer au Maroc puis au cours de la Guerre d’Algérie, toujours en faveur des droits de l’homme. Elle participa aux instances dirigeantes du Mouvement de la paix.
Son militantisme pour la paix et pour la liberté l’amena aussi à donner, souvent avec son mari, de nombreuses conférences ainsi que des rencontres dans les collèges et lycées où elle témoigna de son engagement dans la Résistance.
Son engagement est aussi social, lorsqu’elle signe, en mars 2004, avec plusieurs figures de la Résistance dont Maurice Kriegel-Valrimont et Germaine Tillion, un appel aux jeunes générations à réagir devant la remise en cause du « socle des conquêtes sociales de la Libération » ; ou encore lorsqu’elle signe, pendant le mouvement anti-CPE, un « appel des résistants » appelant les Français à mettre un terme à la « casse du pouvoir actuel ».
Elle meurt le 14 mars 2007 à l’Hôpital suisse de Paris à Issy-les-Moulineaux (où elle était hospitalisée depuis deux mois et demi) à l’âge de 94 ans.
L’hommage de la classe politique d’époque est unanime .
Dans l’un de ses derniers engagements, début 2007, Lucie Aubrac, appelait à « résister à l’ordre établi », notamment au libéralisme et à une classe politique ayant « le plus grand intérêt à ce que rien ne change ».
Dans la droite ligne de l’appel qu’elle avait signé en 2004 avec plusieurs figures de la Résistance pour que les jeunes générations réagissent face à la destruction du « socle des conquêtes sociales de la Libération », Mme Aubrac, âgée de 94 ans, a soutenu l’initiative baptisée « l’Autre campagne », lancée par des chercheurs et des acteurs du monde associatif de gauche dénonçant « la vacuité » des programmes politiques avant les élections présidentielle et législatives.
Un soutien matérialisé par une préface signée par le couple Aubrac dans l’ouvrage « L’Autre campagne, 80 propositions à débattre d’urgence », publié en janvier 2007 et regroupant notamment des textes de Susan George, d’Etienne Balibar ou d’associations comme Droit au Logement (DAL).
Dans ce texte intitulé « pour un autre programme », Lucie Aubrac, qui s’est aussi engagée aux côtés des sans-papiers, saluait « une audace réconfortante » et « une utopie réaliste » qui « exprime la possibilité de résister à l’ordre établi ».
Elle dénonçait « dans une société pourtant si riche (…) le repli sur soi, la peur et le mépris de l’autre, le déni de l’intérêt général au bénéfice de quelques particuliers, bref le recul de la démocratie. »
Le couple de résistants entrevoyait la nécessité « d’une autre forme de lutte, contre des adversaires et des obstacles qui ne sont plus, heureusement des forces armées ou des polices mais qui ne sont pas, pour autant, faciles à surmonter ».
Parmi les obstacles recensés : « l’implantation solide, dans notre pays, de forces politiques, sociales et financières qui ont le plus grand intérêt à ce que rien ne change » et « disposent d’un large éventail de moyens matériels et psychologiques ».
Mais aussi « l’emprise mondiale des forces financières, avec la constante accumulation d’énormes masses de capitaux…qui cherchent partout des placements rentables financièrement et/ou politiquement et ont « elles aussi, le plus grand intérêt à ce que rien ne change ».
« Résister, c’est créer », concluait le texte signé Lucie et Raymond Aubrac, créer notamment, selon eux, « les conditions d’un combat victorieux ».

Charles de Gaulle

Charles de Gaulle (né le 22 novembre 1890 à Lille, dans le Nord – mort le 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises, en Haute-Marne) était un général et un homme d’État français, qui fut, depuis son exil à Londres, le chef de la résistance à l’occupation allemande de la France pendant la Seconde Guerre mondiale (la France libre), puis le fondateur de la Ve République en 1958, dont il devint le premier président de 1959 à 1969.

Il fut l’unique Grand Maître de l’Ordre de la Libération.

Charles de Gaulle était le fils d’Henri, professeur de lettres et d’histoire, et de Jeanne Maillot.

Charles a trois frères, dont deux seront résistants, et une sœur, qui elle aussi entrera dans la Résistance  .

Lieutenant puis capitaine, sa compagnie est anéantie au cours d’un combat de la première guerre mondiale et les survivants sont encerclés et obligés de se rendre. 

Il tente de s’évader à cinq reprises, sans succès.

Il est libéré après l’armistice du 11 novembre 1918 et retrouve les siens en décembre.

Entre deux guerre, il continue sa carrière dans l’armée .

Lorsque la 2ème guerre mondiale éclate, Charles de Gaulle est toujours colonel .

En janvier 1940, il envoie à quatre-vingts personnalités, dont Léon Blum un mémorandum fondé sur les opérations de Pologne.
Intitulé L’Avènement de la force mécanique, le texte insiste sur la nécessité d’allier le char et l’aviation.
Il y traduit  les retards mécaniques de l’armée française qu’il est l’un des rares à pressentir .

Au cours de l’invasion de la France par les allemands le 11 mai, il commande la 4e DCR, la plus puissante des grandes unités de l’armée française.

Il dirige avec cette unité une contre-attaque vers Montcornet, au nord-est de Laon, et c’est l’une des seules qui parvint à repousser les troupes allemandes.

Le 6 juin 1940, le général de Gaulle est convoqué à Paris pour occuper un poste ministériel au gouvernement, celui de sous-secrétaire d’État à la Guerre et à la Défense nationale.

Charles de Gaulle sort à ce moment-là de la hiérarchie militaire.

Il a pour mission de coordonner l’action avec le Royaume-Uni pour la poursuite du combat.

Le 9 Juin 1940, il rencontre Churchill qu’il tente en vain de convaincre d’engager davantage de forces, y compris aériennes, dans la bataille.
De retour de mission, il apprend la démission du président du Conseil, Paul Reynaud, son remplacement par le maréchal Pétain et la demande d’armistice.
Le général de Gaulle est donc évincé de ce gouvernement.

Le 18 juin 1940, de Gaulle se prépare à parler au peuple français via Radio Londres de la BBC.

Ce jour-là, il appelle les Français à la résistance depuis sa retraite en Angleterre.

Depuis la France, l’Appel du 18 Juin peut être entendu à 19 heures.

De ce jour, ce texte demeure l’une des plus célèbres allocutions de l’Histoire de France.

Vous pouvez l’écouter au bout de ce lien .

De Londres, de Gaulle forme d’abord et dirige les Forces françaises libres.

À partir de 1942, De Gaulle devient l’incarnation de la France, en opposition au Maréchal Pétain.

Il n’aura de cesse que ne soient protégés les intérêts de la France, dans la guerre et après le conflit.

Malgré les relations de confiance scellées par traités entre Churchill et de Gaulle, les deux géants ont des relations parfois tendues, gênées par l’anglophobie que manifestait le Général dans les années 1920 et 1930 .

Pour la petite histoire, Churchill avait surnommé de Gaulle « Jeanne d’Arc ».

Après le débarquement en Normandie, le 6 juin 1944, le général de Gaulle, le 26 août, descend triomphalement les Champs-Élysées.

Le peuple dans ses profondeurs manifeste un enthousiasme indescriptible.

Le 9 septembre, un gouvernement d’unanimité nationale est constitué, sous sa présidence.

De Gaulle initie l’attribution du droit de vote aux femmes de France à la Libération.

D’autres réformes sont entreprises à la Libération, des nationalisations à la mise en place d’un système de sécurité sociale moderne . Ces mesures de progrès sociales doivent beaucoup à la SFIO, le parti communiste et au Mouvement républicain populaire (MRP).

Le reste est essentiellement politique et d’un intérêt plus faible …

Sa personnalités a des côtés ambigüs :

D’une famille monarchiste et non républicain initialement, plutôt royaliste, il a peu de considération pour le parlementarisme et préfère les régimes forts .

Par exemple, en 1935, il n’exclue nullement l’utilisation de l’armée contre des grévistes …

En fin de carrière politique, il ne comprend pas 1968 :

Indifférent aux revendications étudiantes et à la « crise de civilisation » qu’elles révèlent, il ne voit là au mieux qu’un gigantesque chahut de jeunes qui ne veulent pas passer leurs examens, au pire une contestation de l’autorité de l’État à faire cesser sur-le-champ.

Dans les premiers jours de mai, ses seules consignes sont de réprimer brutalement les manifestations étudiantes, contre l’avis de plusieurs de ses ministres qui conseillent l’apaisement…

Une certaine idée du développement ou faut il en sortir ?

Extrait d’une interview de Gilbert Rist et Christian Comeliau, professeurs honoraires à l’institut universitaire d’études du développement IUED à Genève :

Le développement a été pendant des décennies présenté comme une panacée, le remède capable d’apporter le bien être à tous, au Sud comme au Nord, de mettre un terme à la maladie, à la misère et à la faim .
Les inégalités n’ayant cessé de se creuser et l’extrême pauvreté ayant gagné du terrain dans un monde pourtant de plus en plus riche depuis 50 ans, cette croyance a peu à peu perdu de sa force mobilisatrice .

Faut il pour autant faire table rase de ce credo et sortir du développement ?

Gilbert Rist :
Historiquement à partir de 1950, la course poursuite du Sud devait lui permettre de rattraper le Nord .
En réalité, la course poursuite n’a jamais eu lieu : Sur la ligne de départ, les uns se présentaient à vélo (le Sud) tandis que les autres (le Nord) pilotaient une formule 1 . Tout le monde a avancé mais à des rythmes différents .
La croissance a donc surtout été celle des inégalités tant entre les pays du Sud et ceux du Nord qu’à l’intérieur des pays .

Christian Comeliau :
En un demi siècle, le monde a enregistré de réels progrès dans les conditions de vie de milliards de personnes : espérances de vie, mortalité infantile, éducation et alphabétisation, etc …
Mais, des problèmes gigantesques demeurent et même s’aggravent : famine, malnutrition, accès à l’eau potable, épuisement des ressources naturelles, inégalités croissantes et cumulatives ; le fossé qui sépare les pays riches des autres, les groupes sociaux favorisés de ceux qui ne le sont pas, ne cesse de se creuser .

Il ne faut pas poser le problème du développement en terme de rattrapage car cela supposerait que le modèle inventé par les pays occidentaux soit un idéal digne d’être proposé au monde entier .
Hors ce modèle est critiquable pour de multiples raisons d’ordre éthique, économique, social ou écologique .
Il n’est d’ailleurs pas généralisable à l’ensemble de la planète et ne peut survivre que si il profite à une minorité donc s’il organise l’exclusion de tous les autres .

Les valeurs que sous tendent le credo du développement sont elles universelles ?

G.R :
Vous avez raison de parler de credo car le développement est d’abord une croyance née en Occident . Cette notion n’est pas universelle mais occidentale uniquement .
Ces valeurs nous paraissent naturelles mais elles ont mis longtemps à s’imposer même chez nous .
Jusqu’à la fin du XVII ème siècle, la maitrise de la nature ou l’idée d’un progrès infini paraissaient absurdes ou sacrilèges .
L’universalisme de ces valeurs, c’est nous qui le décrétons, non, sans une certaine arrogance .

C.C :
L’avenir du monde soulève une question centrale :
Certaines des valeurs occidentales comme le progrès social, la réduction de la misère et de l’oppression, la maîtrise des forces de la nature méritent d’être progressivement universalisées mais sans les imposer .
En particulier, il ne faut pas imposer nos modes de consommation, nos ambitions de richesses, nos institutions politiques et sociales . Chaque peuple doit pouvoir choisir librement son mode de développement . Il faut construire un monde qui permette à tous de vivre dans la dignité et dans la paix .
Il ne faut pas faire table rase de l’expérience occidentale et prétendre repartir d’une sorte de point zéro du développement . Certaines valeurs méritent d’être gardées, d’autres rejetées .
Qu’est ce qu’un pays développé ?
Un pays où tout à un prix, où tout se monnaie : l’eau, la terre, les semences, les soins aux enfants, la biodiversité, le permis de chasse, l’accès à la plage ou le droit de polluer !!!
C’est un schéma d’imposition d’une culture dominante et d’une rationalité économique au profit des plus forts même si tous les acteurs de cette domination (firmes multinationales en particulier) ne se trouvent  pas géographiquement en Occident .
Faut il pour autant abandonner le développement ?
Non, il s’agit plutôt pour le moment de permettre l’émergence d’autres types de développements .

Le concept de développement durable suffira il à corriger les impasses et contradictions du développement ?

G.R :
Le développement durable n’est qu’une vaste supercherie sémantique pour faire croire (encore !) que la croissance économique est conciliable avec le respect de la nature et des limites qu’elle impose . On se borne à polluer (un peu) moins, pour polluer plus longtemps . Alors qu’un enfant de cinq ans comprend qu’un développement infini dans un monde fini est impossible .
La recette du développement est très simple : pour assurer la croissance, il suffit d’exploiter et de dilapider le patrimoine commun de l’humanité . Les ressources naturelles non ou lentement renouvelables, le pétrole, les forêts, le minerai, les poissons des mers, l’air ou la terre (bétonnée) .
D’où l’urgence de sortir du développement et de songer à la décroissance .
Mieux vaut s’y préparer librement que d’y être contraint par les catastrophes écologiques qui s’annoncent .
On le sait mais on n’y croit pas ! Pourquoi ?

C.C :
Le concept de développement durable a le mérite de souligner la nécessité d’une perspective à long terme de répondre aux besoins de l’humanité sans compromettre les chances des générations futures .Cependant, il reste insatisfaisant car il ne propose pas de priorités et continue de se réfugier dans l’illusion d’une croissance globale indéfinie .

PROPOS RECUEILLIS PAR ERIC TARIANT .

« Citoyens d’honneur » (2)

Voici un nouveau article de la série « Citoyens d’honneur » qui met en lumière certaines personnalités digne d’intérêt de notre époque .
Aujourd’hui, Yves Coppens, Jean d’Ormesson et Stephen Hawking .

…Yves Coppens, né à Vannes en 1934, est un paléontologiste et paléoanthropologue français.                                

Il remet actuellement en cause l’un des aspects de la théorie néo-darwinienne, le hasard, affirmant qu’il fait trop bien les choses pour être crédible .
Il soutient la thèse selon laquelle « le développement technique et culturel dépasse le développement biologique », c’est-à-dire que l’évolution biologique a précédé l’évolution culturelle, cette dernière étant davantage déterminante des transformations que vivra notre espèce .

Ce scientifique est passionné par la préhistoire depuis son enfance où il a commencé très tôt à participer à des travaux de fouille et de prospection en Bretagne, pendant ses années de collège, de lycée et d’université .
Par la suite, ses fouilles lui ont permis de découvrir en 1974 l’Australopithecus afarensis, nommé Lucy (en référence à la chanson des Beatles) .
En 2002, 2004 et 2007, il est caution scientifique de 3 films documentaires fictions réalisés par Jacques Malaterre sur l’évolution de l’homme : L’odyssée de l’espèce, Homo sapiens et le Sacre de l’Homme .
Il a reçu de nombreuses distinctions et décorations .
En 1982, médaille d’argent du CNRS, il devient aussi Chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre national du Mérite, officier des Palmes académiques et officier de l’Ordre des Arts et des Lettres .

…Jean d’Ormesson, surnommé Jean d’O, né le 16 juin 1925 à Paris, est un romancier et chroniqueur français .

Fils d’André d’Ormesson, ambassadeur de France, il a passé son enfance dans le château de Saint-Fargeau . Ancien élève de l’École Normale Supérieure (ENS), agrégé de philosophie, il a été Secrétaire général du Conseil international de la philosophie et des sciences humaines à l‘UNESCO et directeur du Figaro .

Il est réputé être la plupart du temps très gai et joyeux . Voici une de ses citations les plus célèbres :
« Résistez . Résistez aux séductions moutonnières de la médiocrité, à l’ignominie des retournements intéressés, aux murmures de la lâcheté qui ne recule devant l’effort que pour se trouver tout à coup, mais trop tard, acculée à la tragédie. Résistez . Résistez . Gardez par dessus-tout l’amour de la liberté et votre sens critique . Combattez par l’ironie des indignations trop légitimes . Combattez par l’espérance un pessimisme trop justifié ». 1981 .
Jean d’Ormesson a été élu à l’Académie française, le 18 octobre 1973, au fauteuil 12 .
Il est grand Officier de la Légion d’Honneur .

 
Il a écrit « la création du monde » en 2006 .

 Stephen Hawking, est un physicien théoricien et cosmologiste anglais, né le 8 janvier 1942 à Oxford .

Ses travaux principaux sont liés à la physique relativiste, à l’espace-temps.
La renommée mondiale de S. Hawking tient à la fois à la qualité de ses recherches et à son handicap corporel (il souffre de sclérose latérale amyotrophique) .
L’astéroïde (7672) Hawking a été nommé en son honneur.
Le jeune Hawking n’est pas particulièrement brillant à l’école, mais son goût pour les sciences physiques le mène à l’université d’Oxford puis de Cambridge où il fait un doctorat sur la relativité générale .
Par la suite en tant que chercheur, il s’intéresse et fait progresser en particulier la connaissance sur le Big Bang, les trous noirs, les trous de ver, et développe la théorie du tout qui cherche à unifier les quatre forces physiques générales .
Stephen Hawking a cherché à vulgariser son travail, et son livre « Une brève histoire du temps » est l’un des plus grands succès de littérature scientifique . Il a aussi écrit : « L’univers dans une coquille de noix » .

Quelques illusions d’optique

Voici quelques illusions d’optique . Vraiment sympa .

Illusion 1 :
Rapprochez vous de votre écran et fixez attentivement la croix au centre du cercle pendant plusieurs secondes .
Deux phénomènes vont se produire :
– Vous allez voir un rond de couleur orange se déplacer .
– Les ronds bleus vont ensuite disparaître .

Cette illusion est un phénomène d’image rémanente .
Lorsque notre rétine est soumise à saturation pendant plusieurs secondes par une lueur colorée, c’est la couleur complémentaire qui apparaît lors de la désaturation des cellules photosensibles de l’oeil . Ainsi, le bleu se transforme en jaune .
L’effet ne dure que quelques secondes et le point orange disparait alors .
A cet instant, un nouveau point bleu disparaît à son tour laissant un nouveau point orange apparaître à nouveau par désaturation …

Illusion 2 :
Que représente cette forme insignifiante ? Un miracle ?
Pour le savoir, fixez attentivement les 4 points noirs du centre pendant 30 secondes, ensuite regardez immédiatement un fond blanc .
Sur le fond blanc, vous devriez voir un célebre personnage de l’Histoire apparaître (pour accentuer l’effet vous pouvez fermer ou cligner les yeux) .


Regardez pendant 30 secondes les 4 points noirs puis fixez immédiatement un fond blanc


Cette illusion est due à la persistance rétinienne.
En effet, si vous inversez les couleurs de cette image, vous verrez très clairement apparaitre ce personnage.

Illusion 3 :


L’image est fixe mais nous avons l’impression de mouvements circulaires .

Illusion 4 :

Fixez le point central et basculez d’avant en arrière tout en maintenant votre regard sur ce point .

Vous pouvez voir des mouvements circulaires des parallèlogrammes latéraux .