Le racisme en question


Il n’y a de races humaines mais des ethnies culturelles.
Les humains ne peuvent être distingués génétiquement.
Nous savons par les études des généticiens des populations que si les groupes humains se distinguent, c’est uniquement en termes de culture.
En effet, c’est uniquement par la culture que les groupes humains ou sociétés se départagent et se différencient ; et pas selon leurs natures biologiques.
C’est-à-dire que s’il y a bien lieu de maintenir les distinctions, le phénomène n’est en aucun cas naturel.
Il ne relève pas de l’étude de la biologie, mais de l’anthropologie au sens large.
Le racisme fait l’erreur de l’analyse inverse : Il fait d’un phénomène culturel, un phénomène prétendument physique, naturel et biologique.
En réalité, d’un point de vue génétique, tous les êtres humains sont identiques à 99,99%.
La définition scientifique de « race » repose justement sur une divergence génétique d’une race à l’autre relativement importante qui existe chez les chiens ou les chats mais pas chez les hommes.
En France, Albert Jacquard ou Axel Kahn, tous deux des généticiens reconnus, en ont témoigné ainsi que l’ethnologue et anthropologue français Claude Levi Strauss.
La non existence de races dans l’espèce humaine fait consensus dans la communauté scientifique et l’idée est vérifiée depuis plus de 100 ans par des études de toutes sortes sur des échantillons de population toujours plus importants pour toujours la même conclusion : pas de races chez l’Homme.
Idéologiquement, d’où vient le racisme dans l’histoire récente ?
Depuis plus d’un siècle, on n’a que trop tenté d’utiliser des arguments tirés de la biologie pour justifier certains modèles de sociétés. Darwinisme social ou eugénisme, racisme colonial ou supériorité aryenne : les idéologies n’ont guère hésité à détourner les acquis de la biologie.
Au début du 20ème siècle, la recherche encore à ses balbutiements en terme de génétique, s’interrogeait sur l’éventuelle existence de races chez l’homme.
Sans que la communauté scientifique ait tranchée à cette époque là, les mouvements de l’extrême-droite américaine du Ku-Klux-Klan déformèrent alors les divergences scientifiques d’alors pour laisser penser que les races humaines existent.
Leur mouvement se mit alors à renaître d’autant que certains films accentuèrent le phénomène comme « Naissance d’une nation » du réalisateur Griffith.
Le racisme se développa.
Les scientifiques s’aperçurent finalement que les races n’existaient finalement pas mais le mal était fait.
Comme souvent, les idéologies des intellectuels sont susceptibles d’être gravement déformées quand elles sont reprises par les politiques et encore bien plus à l’extrême droite.
Les politiques veulent avoir le vote de leurs électeurs pour être élus : Ils sont en concurrence avec les autres politiques et dans une surenchère due à cette mise en concurrence, ils n’hésitent pas à entretenir les croyances de leurs bases électorales pour obtenir leurs votes : il s’agit de dire aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre pour avoir leurs confiances et leurs adhésions, peu importe que cela soit vrai ou faux, moral ou immoral, dangereux ou non.

Pourquoi pas de races humaines et une divergence génétique si faible ?
-1/ Car pas de sélection humaine
Il y a des races chez des animaux et des végétaux mais pas chez l’homme car ces animaux et végétaux ont été sélectionnés par les hommes par l’élevage ou l’agriculture.
L’homme a tout au long de son histoire, sans le savoir, pratiqué une sorte de sélection naturelle pour améliorer les races d’animaux (élevage) et les espèces de plantes (agriculture). Ainsi, il n’a cessé de mettre en place des opérations de sélection génétique et de fixation de races pour les espèces animales et végétales. Chez les chiens par exemple, il existe des appellations de « pure race » car les parents de ces chiens sont eux même des chiens de la même race. Dans le temps, ce type de reproduction contrôlé a amené l’existence des races de chiens qu’on connait actuellement.
Cette pratique n’est pas arrivée à l’homme lui-même même si cela a été tenté, à certains moments, pour sa propre espèce, sous le Troisième Reich pendant une période très courte.

-2/ car isolement géographique pas assez durables
L’homme moderne (Homo sapiens) a connu de courtes périodes d’isolement de
groupes ethniques, mais aussi beaucoup de mélanges.
L’isolement géographique des groupes d’humains n’a jamais été suffisamment long pour que des races émergent.
Il y a toujours eu un nombre de reproductions minimal mais suffisant au cours du temps pour que le brassage génétique opère dans les différents groupes d’hommes : les divergences génétiques n’ont donc jamais pu être marquées.
Sur ce point, il faut bien comprendre que, dans un groupe de population isolé, il suffit d’une relation amoureuse entre un homme de la tribu et une femme extérieure au groupe pour que rapidement le nouveau apport génétique du nouveau ou de la nouvelle, se mélange et diversifie le génome de toute la population concernée.
Dans notre histoire, le mélange des populations s’est même accentué depuis six mille ans comme l’explique Jacques Ruffié, du Collège de France et encore plus récemment avec les moyens de transports actuels et la mondialisation.
En pratique, le processus de mondialisation et de métissage des cultures et des individus a ainsi réduit très fortement les possibilités de modes de vie autarciques. Et ainsi, la durée d’une société (et donc d’une culture) humaine semble maintenant trop faible devant celle qui serait nécessaire pour la séparation des gènes et l’apparition de races chez l’homme.

-3/ car pandémie il y a 100.000 ans
L’australopithèque (de 7 à 1 million d’années) puis l’homo-habilis, l’homo erectus, l’homo sapiens et enfin l’homo sapiens sapiens et l’homme de Cro-Magnon (30.000 ans, Europe) se sont succédés pour former l’homme actuel. La population humaine était encore au nord de l’Afrique il y a 100.000 ans.
A cette époque, l’homme a sans doute vu sa population réduire de 90% car il a été victime d’un virus ou d’une bactérie très nocif. Seul un homme sur 10 porteur du bon génome résistant à cette épidémie a survécu.
Cette pandémie a donc réduit l’étendue et la diversité du génome des hommes réduisant là aussi la possibilité d’apparition de races au sein de l’espèce humaine.

Alors comment expliquer les différences d’apparences physiques ?
On observe effectivement des différences d’apparences physiques entre les hommes comme par exemple les couleurs de peaux (Europe, Afrique noir), la forme des yeux (Chine ou Japon), les cheveux (crépus ou lisse …) etc…
On remarque aussi que certaines de ces différences d’apparences physiques se superposent avec la localisation géographique.
Pour la couleur de peau, cela s’explique car ce sont les conditions géographiques et climatiques de ces zones qui ont amenés à ce que telle couleur de peau soit avantagée par rapport à une autre par évolution darwinienne : La peau noire résiste mieux au soleil (moins de cancers) que les peaux banches donc il y en a plus en Afrique ou il y a plus de soleils.
On pourrait donc penser que si les traits d’apparences physiques ont divergé au point que ce soit visible alors les autres caractéristiques ont aussi du diverger et de façon importante . Et il pourrait donc y avoir des races …

En réalité, il n’y a pas de races pour autant :
Il y a eu des divergences limités mais elles ne sont pas suffisantes pour parler de races et si malgré ces divergences limitées, on voit des différences d’apparences physiques, cela vient du fait que les traits d’apparences physiques sont programmés par un très petit nombre de gènes contrairement « aux autres caractéristiques »* bien plus nombreuses dans le génome et programmées par un grand nombres de gènes.
Les gènes codant les traits d’apparences physiques ont produit une différence visuelle perceptible car les traits d’apparences physiques sont codés par un « PETIT nombre de gènes » : Une petite variation a des chances d’entrainer de gros changements puisqu’il y en a peu. Les traits physiques divergent plus rapidement.
Mais, les autres traits et caractéristiques de l’homme qui sont de loin les plus nombreux eux, sont généralement codés par un « GRAND nombre de gènes » : des centaines ou des milliers.
Les petites variations qui ont eu lieu au cours du temps sur « ces grands nombres de gènes » sont donc presque imperceptibles.

Aucun regroupement global n’est possible
Non seulement, la divergence génétique est faible et donc il n’y en a pas assez pour qu’il y ait des races mais en plus, pour la plus grande majorité des caractéristiques humaines, ces divergences ne se sont pas produites géographiquement et donc suivant la même répartition que pour la couleur de peau.
On ne peut pas répartir les différents individus de l’espèce humaine en groupe homogène. Les populations ne sont pas identiques en effet mais lorsque on tente d’identifier des groupes distinctes, au lieu d’obtenir des petits nuages qui représenteraient chacun une race, on obtient un vaste brouillard.
Le regroupement en fonction de la couleur de peau existe mais si on en fait un autre suivant la couleur des cheveux, il sera très diffèrent.
De la même façon, pour un regroupement en fonction de l’intelligence :
On peut prendre l’exemple du test de Q.I, un test d’intelligence parmi d’autres. Celui-ci ne résume pas l’intelligence complètement d’autant qu’elle est très culturelle mais permet de faire des comparaisons par rapport à ce test étalon.
On observe qu’il y a la même proportion d’individus ayant de petits Q.I, de moyens Q.I ou de gros Q.I en Afrique Noir qu’en Europe du Nord, en Asie ou au Mexique. Si on faisait des regroupements en fonction de ceux qui ont plus de 120 de Q.I par exemple, il y en aurait dans tous les pays du monde et dans des proportions identiques.

Conclusion
Le racisme n’est pas fondé car il n’y a pas de divergences génétiques suffisantes pour caractériser des races au sein de l’espèce humaine.
Les différences physiques sont trompeuses.
Il n’existe pas de races mais des différences culturelles c’est-à-dire des ethnies. Et c’est important de comprendre cela pour régler les éventuels problèmes de cohabitation ou d’intégrations de nouvelles populations (immigration/émigration) et pour prendre les éventuelles difficultés par le bon bout et ainsi pouvoir les régler efficacement.
Il ne faut pas considérer les éventuelles difficultés d’intégration et y chercher des solutions suivant l’existence de races (elles n’existent tout simplement pas !) mais essentiellement suivant un point de vue culturel.

-En fait, le racisme est dangereux :
Les génocides en témoignent et ils peuvent avoir lieu entre individus du même pays : En ex-Yougoslavie, les serbes contre les kosovars sont tous de la même ethnie.
-En fait, le racisme est immoral et ce même si il avait été vrai:
L’article 1er des droits de l’homme et du citoyen de 1789 indique :
« Tous les hommes naissent et demeurent égaux en droits et en dignité. »
C’est bien de cela dont il s’agit :
C’est une conviction philosophique de l’égale dignité des êtres.
Peu importe qu’il y ait des différences d’apparences ou de comportements …
La tolérance indique de s’ouvrir à ce que les autres puissent penser ou agir différemment de nous.
-En fait, le racisme est faux :
Toutes les études scientifiques honnêtes et non financées par des parties d’extrême-droites convergent pour indiquer l’absence de races au sein de l’espèce humaine depuis plus de 100 ans.
Et ces expériences prennent le problème de différentes façons :
Et par la mesure génétique des populations
Et par des mesures directes suivants les préjugés racistes qui s’avèrent infondés (QI pour l’intelligence, statistiques pour les niveaux d’agressivité etc …).

NB :
*
« toutes les autres caractéristiques » :
La plupart des traits humains ne concernent pas l’apparence physique et ne sont pas extérieurs : organes internes, intelligences, caractères, niveaux d’agressivité, gentillesse, …

Conscience


En 1895, Carl Gustav Jung encore étudiant fit un rêve.
Il le décrit ainsi :
« Ce soir là, j’étais dans un endroit inconnu en pleine nuit et j’avançais difficilement contre un vent violent. Un brouillard épais m’environnait.
J’entourais de mes mains une petite flamme qui menaçait de s’éteindre à tout moment.
Tout dépendait de ma capacité à garder cette petite flamme en vie.
Soudain, j’eus le sentiment d’une présence derrière moi.
En me retournant, je vis une silhouette noire et gigantesque qui me suivait.
Malgré ma terreur, j’étais conscient qu’il me fallait préserver cette petite flamme dans le vent et la nuit, quels que fussent les dangers.
A mon réveil, je me rendis compte que la silhouette était ma propre ombre projetée sur les rideaux de brume et créé par la petite lumière que je portais.
Je sus aussi que cette petite lumière était ma conscience.
Même infiniment petite et fragile par rapport aux forces des ténèbres, c’est néanmoins une lumière, la seule que j’aie. »

Le syndrome d’hubris ou la maladie du pouvoir


Cet article est inspiré d’un article du journal « Cerveau et Psycho » écrit par Sebastien Dieguez, neuropsychologue au « Brain Mind Institute » de l’école polytechnique de Lausanne.
Il s’intéresse à l’influence psychologique de la prise de pouvoir sur les hommes politiques et de la maladie qu’elle induirait parfois.
Dans son discours sur la condition des Grands, Pascal jugeait utile d’éduquer les futurs puissants en leur rappelant que leur futur pouvoir ne tenait pas qu’à leur capacité individuelle.
Ils ne sont pas plus doués que les autres et leur vanité vient souvent du fait qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont.
Les responsables les plus influents, les chefs d’états, influencent le destin du plus grand nombre. Aussi, leurs décisions doivent être tournées vers le bien collectif et reposer sur un jugement solide et objectif.
Hors, selon D.Owen, le plus jeune ministre des affaires étrangères britanniques, les dirigeants sont bien souvent victimes d’une pathologie psychologique liée à la détention même du pouvoir qui fausse leur objectivité et peuvent même les amener à des jugements grossièrement erronés.
Cette maladie est connue sous le nom de syndrome d’hubris (ou maladie du pouvoir).
D. Owen propose donc de créer une cellule de soins pour veiller et éviter que nos dirigeants en soient affectés.

Cette maladie est caractérisée par le narcissisme, l’arrogance, la prétention, l’égotisme, le culte de soi, la manipulation, le mensonge ou le mépris.
L’individu atteint ressent un sentiment d’invulnérabilité, d’invincibilité et de toute puissance.
Il cherche à exercer son pouvoir, a une image disproportionnée de sa propre valeur, donne beaucoup trop d’importance aux apparences et à ses propres jugements et ne sait plus écouter.
Le déclencheur de cette maladie est l’obtention du pouvoir suivi par sa croissance et sa centralisation.
Si l’ascension est irrésistible et populaire, cela envenime les choses.
Si l’homme politique est réélu, il se sent conforté et cela peut devenir catastrophique.
Cette maladie pourrait être dû aux effets nocifs des perturbations émotionnelles du stress très présent pour les plus hautes fonctions.
Sous son influence, le leader commence à prendre certaines libertés, qu’il justifie généralement comme étant sa « signature particulière » qu’il qualifie de « rupture » ou de « réformes ».
Le leader se met à saper l’autorité d’institutions normalement autonomes toujours afin d’exercer un pouvoir plus étendu.
Le leader écarte ceux qui l’ont déçu ou qui menacent son autorité.
Il pense savoir ce qui est bon pour tout le monde indépendamment des circonstances.
Sous Hubris, le leader surestime ses compétences et persiste dans des choix critiquables sans écouter les autres (proches ou opposition).
Le syndrome empire si le leader est réélu ou dans des contextes de guerre ou toute situation d’ampleur internationale comme la crise financière par exemple.
Sous Hubris, le manque de nuance et de compromis s’accompagne d’une agitation effrénée proche des hyperactifs.
Tout cela mène à une incompétence grandissante du dirigeant et à de nombreuses décisions erronées et dangereuses.
Hubris peut être constaté par tous, sauf par les principaux intéressés et leurs partisans.
On peut donner des exemples récents :
Tony Blair et Georges W. Bush, ont tous deux, après les attentats du 11 Septembre 2001, et la guerre en Irak, développé ce syndrome et manifesté ces symptômes.

Ainsi, sous son effet, ils sont tous les deux allés jusqu’à mentir délibérément à leurs populations respectives et au monde entier notamment en parlant de preuves d’armes de destructions massives totalement fictives.
Le sujet hubristique manque de nuances, est incapable de faire des compromis et caricature.
Georges Bush a ainsi prétendu libérer le monde du « bien » de l’axe du « mal » dans une caricature d’une situation pourtant fort complexe.
Dans notre histoire, des hommes comme Jules César, Napoléon Bonaparte ou Hitler ont pu en être atteint …
Selon les régimes politiques, les leaders hubristiques peuvent devenir des dictateurs ou, dans les démocraties, être, un temps, contenu par les instances de régulation présentes démocratiquement.
Pour David Owen, le leader hubristique atteint devrait être averti de son mal, soigné, et le cas échéant remplacé.

D. Owen ne s’intéressa pas dans son livre au cas de Nicolas Sarkozy mais uniquement à Tony Blair et Georges Bush, car, à l’époque, l’actuel président français venait juste d’être élu.
On peut cependant tenter une analyse :
Les termes utilisés dans de nombreux magazines consacré au président français parlent souvent d’ « abus de pouvoir » ou d’« hyper-président ».
Cette attirance à chercher à augmenter ses pouvoirs au delà du légitime est hubristique.
Un député UMP sous couvert de l’anonymat a déclaré au magazine Marianne:
« On dit qu’il est narcissiques, égotiste. Les mots sont faibles . Jamais je n’ai rencontré une telle capacité à effacer spontanément tout, absolument tout ce qui ne renvoie pas à lui-même. »
Là, l’importance accordée à lui même paraît hubristique.
De plus, à l’étranger, on le voit dans le magazine d’actualité international « Courrier International », le gouvernement et la presse française est régulièrement qualifiée de « cour monarchique».
Cette extension de son influence est hubristique car il cherche à avoir toujours de plus grands pouvoirs.
En Angleterre, il a sélectionné les ouvriers apparaissant sur une photo avec lui en prenant les plus petits et afin de le paraître plus grand. Cela montre une propension aux apparences hubristique.
Nicolas Sarkozy semble répondre à certains des critères de D.Owen pour le syndrome d’hubris.
Il a refusé de faire le bilan de ses deux premières années de présidence et cela peut être vu comme un rejet de toute critique. Il ne fait pas d’autocritique sur sa propre action. Il n’écoute pas les critiques et d’ailleurs il avait déclaré : « j’écoute mais je ne tiens pas compte ».
On connait aussi son goût pour la télévision. On parle de sarko show ou de télé sarko pour dénoncer ses velleités hégémoniques sur les médias. Il veut occuper le champ politico-médiatique comme s’y il s’agissait d’une scène: hubristique !
Il ne recule devant rien pour anéantir ses adversaires : « interruptions, mauvaise foi, plaisanterie, prises à parti, rhétoriques ».
Il a présenté Dominique de Villepin comme un coupable dans l’affaire Clearstream alors qu’il doit être présumé innocent pendant le jugement et alors que normalement le président est garant de l’indépendance de la justice et donc de la présomption d’innocence.
Il pose souvent des questions sous le ton de l’évidence désabusée :
« je devrais rester les bras croisés? Pourquoi, dans ce pays, on ne parvient pas à ..? »
Ce sont des manoeuvres verbales et des raisonnements biaisés.
Il se croit l’incarnation de l’évidence et du bon sens .
Ses propres mots sont révélateurs d’hubris.
Il n’hésite pas à donner des leçons aux autres alors qu’il fait sa propre éloge.
Le plus pertinent dans le diagnostique s’exprime dans ses mesures politiques :
Il intervient sur tout, remplace même le premier ministre, veut tout choisir, veut se présenter comme l’homme qui sait tout et fait tout. On parle d’ « omni-président ».
Bien sur, nous savons tous qu’il n’existe pas de super héros (« Je sais que je ne sais rien »Socrate) et que personne n’est omniscient et c’est pour cela que nos structures reposent sur des prises de décisions collectives (conseil d’administration dans les entreprises, décisions collégiales dans les hôpitaux pour les médecins, conseil des ministres, assemblée et sénat avec pluralité des avis et des partis représentés, conseil de classe dans les lycées et collèges …).
Pour les choix importants, tout doit être collectif.
Nous sommes heureusement revenus des « Alexandre le Grand, Darius le Grand ou Napoléon Bonaparte».
Si on concentre le pouvoir sur un seul homme, c’est l’échec tôt ou tard assuré, c’est un enseignement de l’Histoire.
L’incompétence hubristique de Nicolas Sarkozy n’est pas aussi grande que celle de G.W.Bush mais il a certains traits du syndrome.
Il a d’ailleurs déjà perdu le contact avec la réalité quand, devant l’UMP, il avait annoncé :
« Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit. (Juillet ,2008)»
Dans le même temps, tous les journaux de 2Oh sur toutes les chaînes parlaient des grèves …
Il a une confiance excessive en son propre jugement.
Il a également fait des remontrances à la presse et notamment à l’AFP alors que c’est une institution autonome et neutre.
Si l’on en croît Le Point après son interview télévisé de fin septembre 2009 à New York, Nicolas Sarkozy était « à cran » et a tempesté après Arlette Chabot lui reprochant la nouvelle distribution du temps de parole pourtant décidée par une institution neutre, le CSA : « une humiliation d’un quart d’heure ».
Un sujet hubristique cherche à écarter tous ceux qui ne sont pas clairement de son côté.
Le 16 avril 2007, Joseph Macé-Scaron, l’ancien directeur du Figaro Magazine, affirme sur RTL qu’il a été « démissionné » du Figaro pour avoir refusé de céder à des pressions sarkozystes ; il estime que des menaces sont exercées par Nicolas Sarkozy sur l’ensemble des journalistes politiques.
Il parle en des termes très durs et très agressifs de la presse qui n’est pas de son avis comme celle d’opposition : Libération ou Marianne …
Il cherche à écarter tous ceux qui ne sont pas de son avis et vit la divergence d’opinion très mal : c’est hubristique.
Cela relève de l’intolérance.

Avec notre président, on est assez loin de Voltaire :
« Je déteste vos idées mais je me battrai pour que vous puissiez les exprimer. »

Certaines de ses citations expriment un manque de retenue et une vision simpliste :
« Vous en avez assez de cette bande de racailles ? Eh bien, on va vous en débarrasser. »
« Le terme « nettoyer au Kärcher » est le terme qui s’impose, parce qu’il faut nettoyer cela »
« Je trouverais les coupables de l’affaire (Clearstream) et les feraient pendre “à un croc de boucher“ »
Pour autant, malgré cette analyse « à charge », le syndrome n’est pas clairement avéré car Nicolas Sarkozy présente effectivement des symptômes d’Hubris marqués mais pas les principaux.
Il faudrait avoir plus de recul pour valider le diagnostic.

Si il advenait à être confirmé, qui gardera les gardiens ?
Il nous faudrait des antidotes.
Toute démocratie devrait se préparer à anticiper les effets d’hubris sur leurs dirigeants.
Il existe des moyens rationnels:
-Démystifier la notion de secret médical pour les dirigeants
-Séparer les pouvoirs s’impose également depuis Montesquieu comme un moyen de se prémunir du débordement égocentrique des dirigeants
-Enfin, chaque membre du gouvernement peut démissionner pour dénoncer les excès hubristiques de leur supérieur. Ce serait là le meilleur moyen d’alerter l’opinion publique hélas ce genre de décision courageuse est très rare.

Le calcul distribué permet à chacun de faire avancer la science grâce à BOINC


En tant qu’informaticien, j’ai beaucoup de plaisir à vous parler du logiciel de calcul distribué BOINC. Il consacre une évolution très intéressante dans l’usage fait du réseau informatique global Internet en mutualisant la puissance de calcul inutilisée des ordinateurs le constituant. Il s’agit d’une approche et d’une réelle évolution de la recherche en informatique appliquée que l’on doit à nos chercheurs.
L’informatique a évoluée vers les réseaux informatiques, ensembles de machines autonomes reliées entre elles. Après avoir mutualisés les serveurs pour améliorer leurs performances et former des clusters, la même démarche est utilisée pour les ordinateurs de base du réseau.

BOINC est l’acronyme de Berkeley Open Infrastructure for Network Computing.
C’est une plate-forme de calcul distribué mise au point par l’université de Berkeley, en Californie, elle-même créatrice du projet de recherche d’intelligence extraterrestre SETI@home.
Ce programme permet de gérer un ou plusieurs projets de calcul distribué.
BOINC a une puissance total moyenne de calcul à 1.20 PFLOPS en novembre 2008, soit une puissance de calcul supérieure au plus puissant des supercalculateurs ( Le eServer Blue Gene avec 280 TeraFLOPS).
Il constitue une grille de calcul (Grid Computing), une plate-forme de calcul partagé.
Chaque ordinateur équipé de BOINC effectue des calculs et transmet ses résultats à un serveur central.
Les puissances de calcul des microprocesseurs de tous les ordinateurs sont ainsi mutualisées autour d’un serveur central qui agrège les résultats.
Après avoir parlé technique, détaillons les finalités très intéressantes d’un tel programme.
C’est un programme qui permet de faire participer des volontaires à des projets scientifiques susceptibles de faire avancer la science dans différents domaines : la biologie et la médecine, la physique et les nanotechnologies , l’astronomie, la climatologie, les mathématiques et l’informatique .En pratique, on peut donc, en installant BOINC, participer à des projets scientifiques visant à la lutte contre le paludisme, contre le sida, contre les maladies génétiques, à une modélisation plus performante des changements climatiques, à se prémunir contre d’éventuels collisions avec des astéroïdes géo-croiseurs, à capter d’éventuelles civilisations extraterrestres …
En faisant fonctionner BOINC, les volontaires apportent une partie de la puissance de calcul de leur ordinateur personnel à un ou plusieurs projets scientifiques qui ont parfois d’importants besoins mais ne disposent pas toujours des moyens financiers qui leur permettraient de financer l’utilisation d’un supercalculateur.
La méthode d’installation pour participer est simple :
Chaque participant installe le logiciel BOINC disponible sur Internet et charge les projets auxquels il veut participer.
A partir de là, BOINC télécharge automatiquement des unités de calcul via la liaison Internet de l’ordinateur personnel où il est installé et les analyse lorsque le processeur de l’ordinateur est inutilisé (écran de veille) et donc sans gêner l’utilisateur, sans ralentir ses programmes.
Quand les unités de calcul ont été analysées par l’ordinateur au bout de plusieurs jours ou semaines, BOINC renvoie par Internet les résultats des analyses réalisées au serveur central (=upload).
Tout se fait sans intervention de l’utilisateur.A titre personnel, voici les projets auxquels je participe actuellement avec BOINC :

1/ FightAIDS@Home (World Community Grid)

Réalise des calculs afin de trouver un traitement contre le SIDA.
Comme moi, participez y et vous aurez les faveurs des belles …
La preuve en image :

2/ Help Conquer Cancer (World Community Grid)

Lutte contre le cancer en améliorant les résultats de la cristallographie aux rayons X des protéines, qui aide les chercheurs non seulement à annoter les parties inconnues du protéome humain, mais surtout leur permet de comprendre la naissance, la progression et le traitement du cancer.
Le cancer provoque 7 millions de décès chaque année, soit 12,5% des décès dans le monde.
Plus de 11 millions de cancers sont diagnostiqués chaque année et les estimations donnent un chiffre de 16 millions de nouveaux cas tous les ans d’ici 2020.

3/ Help Fight Childhood Cancer (World Community Grid)
Lutte contre les cancers spécifiques aux jeunes enfants

4/ Decrypton (World Community Grid)

Etudie les interactions des proteïnes qui ont un rôle dans les maladies neuro-musculaires
(myopathies de duchenne …) (maladies souvent abordées durant le Téléthon et à 80% génétiques).
Ces maladies chroniques conduisent à une diminution de la force musculaire et occasionnent un handicap sévère de la fonction motrice (mouvements, respiration, etc.).
Il n’existe à ce jour aucun traitement curatif disponible pour ces maladies.

But : aider les chercheurs à élaborer des molécules pour inhiber ou améliorer l’association de certaines macromolécules, ce qui pourrait améliorer les traitements des myopathies et des autres maladies neuromusculaires.
Cela pourrait atteindre un de vos proches ou vos enfants et cela ne coûte rien de participer.

5/ Orbit@Home

Connaître la trajectoire des astéroïdes afin de prévoir leurs éventuelles collisions avec les autres corps célestes du système solaire dont notre Terre.
Orbit@home permet en théorie de calculer les trajectoires des astéroïdes connus pour connaître les risques de collision avec la Terre, mais aussi de pouvoir prévoir une éventuelle collision avec une autre planète du système solaire ou encore avec des comètes (pour le début du projet, les comètes ne seront pas intégrées aux calculs mais viendront par la suite).
Le projet est construit à partir des bases de données de la NASA, du JPL (Jet Propulsion Labotary), et d’autres observatoires mondiaux (NEOdys, astdys et MPC) qui rendent disponibles les informations acquises sur tous les astéroïdes répertoriés.
La mission d’Orbit@home sera d’appliquer la technologie du calcul distribué à la dynamique du système solaire. Dans un premier temps, Orbit@home se concentrera sur la recherche des astéroïdes proches de la Terre (Near Earth Asteroid ou NEA, géo-croiseurs) pour étudier les risques de collision avec ceux-ci et proposer des solutions d’évitements.

6/ Einstein@Home

Recherche des signaux venant d’étoiles extrêmement denses en rotation rapide, c’est-à-dire des étoiles à quarks, des étoiles à neutrons, des pulsars : Elles doivent émettre des ondes gravitationnelles particulières qui devraient être détectées par les observatoires d’ondes gravitationnelles à interféromètre à laser LIGO (États-Unis) et GEO 600 (Allemagne) dont on analyse les données.
Les ondes seront détectées par 2 rayons laser perpendiculaires situés dans chaque installation et effectuant des allers et retours entre des miroirs espacés de 600 mètres au GEO 600 et de 4 km aux 2 installations du LIGO.

Lorsqu’une onde gravitationnelle passera à proximité des rayons laser, elle modifiera de façon infime la longueur de leur trajectoire et ces modifications de la trajectoire des rayons laser seront détectables.
But : détecter des ondes gravitationnelles et prouver leurs existences de façon incontestable et mieux analyser les origines de divers phénomènes cosmiques (supernovas, trous noirs, pulsars …).
Définition d’une onde gravitationnelle :
Les ondes gravitationnelles sont des ondulations dans la structure du temps et de l’espace produites par des évènements, dans notre Galaxie et dans tout l’Univers, tels que les collisions de trous noirs, les ondes de choc provenant de l’explosion de supernovas et des pulsars en rotation (étoiles à neutrons ou étoiles à quarks). Ces ondulations dans la structure de l’espace-temps voyagent jusqu’à la Terre, apportant avec elles des informations sur leurs origines ainsi que des preuves inestimables sur la nature de la gravité.
Albert Einstein a prédit l’existence de ces ondes gravitationnelles dans sa théorie de la relativité générale, mais ce n’est qu’actuellement, au 21ème siècle, que la technologie a suffisamment évolué pour que les scientifiques puissent les détecter et les étudier.

7/ LHC@home

Simule les collisions des particules dans le détecteur ATLAS de l’accélérateur de particule et collisionneur du CERN à Genève.
But : trouver le boson de Higgs (particule qui confère une masse aux autres particules) (à ne pas confondre avec le graviton qui est la particule support de force de la gravité).

8/ SETI@Home

Recherche de fréquences et d’anomalies dans l’espace générant du « bruit » et potentiellement trace de civilisations extraterrestres.
Les travaux du SETI consistent principalement à rechercher les signaux radio à faible largeur de bande (ils ne se trouvent habituellement pas dans la nature et peuvent traverser les nuages de poussières interstellaires), avec l’aide de radio-astronomes.
Les données radio proviennent essentiellement de l’observatoire d’arecibo au Chili.

Pour finir, vous avez la possibilité de vous joindre à une équipe dont on comptabilise les résultats.
Je fais parti de deux équipes différentes suivant les projets :
l’Alliance Francophone qui regroupe tous les territoires francophones internationaux
Decrypton, équipe du Téléthon
L’alliance Francophone est la deuxième équipe la plus efficace du monde.
Vive la France !
Une dernière chose, une fois téléchargé et installé le logiciel BOINC au bout de ce lien http://boinc.berkeley.edu/,
voici la page à utiliser pour accéder aux URL des projets et les ajouter via le menu Outils->Rejoindre un projet
URL des projets : http://www.boinc-af.org/content/view/232/296/

Les enjeux mondiaux et politiques de notre époque


Les hommes politiques ne comprennent pas les véritables enjeux de notre époque à l’échelle du globe.
Je suis assez pessimiste sur leurs réactions futures.
Personnellement, voila quelques enjeux qui me semblent important de bien comprendre et qui sont de plus grande importance que les questions habituellement débattues.
Ces thèmes non traités, constituent sans doute les futurs grandes préoccupations des décennies à venir .
Nous pourrions les anticiper de façon à les gérer plus convenablement :
1/ L’environnement :
– Le réchauffement climatique est du à l’activité humaine et va entrainer une hausse des températures de l’ordre de 6°C dans les 50 ans.
Cette réalité fait l’unanimité auprès de la communauté scientique et nous nous devons donc d’y réagir ensemble.
Les pôles Nord et Sud, Arctique et Antarctique, vont fondre et le niveau des mers va monter de près de 6 m au moins.
Les grandes villes cotières, New York en tête, vont être submergées.
40 millions de personnes dans la région de Shangaï, et en Inde, 60 millions de personnes, seront obligés de se déplacer pour ne pas être submergés.
Les précipitations vont augmenter et avoir un impact considérable sur nos vies.
Les tornades, cyclones, inondations, et canicules vont se généraliser . Les déserts vont s’étendre . Les niches écologiques animales vont être bouleversées et des espèces vont s’éteindre.
La Toundra de la Russie va fondre rendant la terre fertile pour les cultures tandis que les Etats Unis vont s’assécher.
Les équilibres et avantages naturels vont profondément changer et la donne aussi …
Si nous attendons trop pour se convaincre de la réalité du phénomène, si nous continuons à polluer, si nous continuons à obéir à notre volonté de croissance démesurée sans autre contrepartie,
les effets du réchauffement seront encore plus dur à inverser .
Les choses prendront du temps, raison de plus pour ne pas perdre une seconde.
2/ L’éducation
– L’éducation des femmes dans le monde est très faible notamment en raison des inégalités de sexe dans les pays pauvres.
L’éducation des femmes est un enjeu éthique et humain aussi bien dans les pays en développement, qu’en voie de développement ou dans les pays pauvres .
3/ L’inégalité des richesses
Les richesses sont concentrées dans les pays riches : Europe, Japon et Amérique du Nord en tête.
Au contraire, d’autres zones sont extrêmement pauvres.
Ces inégalités seront source d’importants conflits dans les décennies à venir.
Ces inégalités ne répondent pas aux enjeux de développement et de progrès humain auquel tout le monde aspire.
Pour le moment, la tendance est à créer un système économique mondial sans aucune régulation et cette tendance s’accentue encore gravement.
Cette absence de régulation tend même à créer un système ou plus personne ne peut rien contrôler.
Pas même les instigateurs de ces phénomènes de dérégulation à savoir les multinationales et leurs hommes politiques complices.
Pour s’en convaincre, il suffit de regarder tous les jours à la télévision, dans tous les pays riches, l’incapacité des hommes politiques à agir sur leurs économies nationales.
Si la généralisation d’un tel système se poursuit, nous allons tendre vers le chaos tout aussi surement que les anarchistes les plus zélés l’auraient voulus.
Nous n’aurons aucun levier de contrôle sur nos économies et c’est TOTALEMENT inadapté et irresponsable quand en mesure bien le poids des enjeux mondiaux qui nous attendent dans les 50 à 100 ans à venir.
Tout cela se fait au nom de la liberté de commercer librement sans aucune règle, au nom aussi de la liberté d’entreprendre … et pour le profil d’un tout petit nombre.
Nous devons réfléchir à nos buts ultimes. Nous devons prendre conscience de nos responsabilités.
4/ L’eau
– L’eau va devenir un bien rare et très convoité et nous allons connaître des guerres pour l’eau dans les pays chauds, Moyen Orient et Afrique en tête.
5/ La surpopulation mondiale
– L’humanité a mis 10000 générations pour atteindre les 2 milliards d’Hommes sur la planète.
Nous allons passer de 2 milliard d’Hommes en 1945 à 9 milliards dans quelques années en 2050 ans soit en 100 ans de temps.
La population humaine explose à l’échelle du globe dans un intervalle de temps considérablement court.
Une telle augmentation va faire naître des tensions considérables autour de toutes les ressources : eau et nourriture en tête.
Le phénomène de surpopulation sera particulièrement criant dans les pays pauvres où le taux de natalité explose.
Dans les pays riches, la population va rester stable avec un taux de natalité de moins de 2 enfants/femme.
C’est donc encore dans les pays pauvres qui sont pourtant déjà les plus pauvres que la surpopulation va se manifester entrainant guerres et fortes tensions autour des ressources (bois, eau, nourriture).
Les mouvements migratoires vont donc s’accentuer et les famines du futur proche vont être en proportion considérablement plus catastrophiques qu’aujourd’hui .
Les ONG ne suffiront plus !
Le film de Al Gore, élu aux Etats unis meilleur documentaire de l’année et qui lui a valu d’être prix Nobel de la paix, "An Inconvenient Truth" (=une Vérité qui dérange en français) décrit tout cela très bien.

En conclusion, fâce au réchauffement climatique, fâce à la surpopulation, fâce aux problèmes démocratiques du monde, fâce à la course aux armements (généralisation de l’arme nucléaire ou des armes bactériologiques), fâce aussi au progrès technologiques (génétique…), il est impératif d’imposer une plus grande éthique et l’application des principes de précaution.
Par ailleurs, les hommes politiques ont des responsabilités considérables .
Nous allons tous être confrontés à ces difficultés d’ici 50 ans .
Ils devraient d’hors et déjà travailler d’arrache pied de façon collective pour les anticiper et atténuer leurs effets sans quoi demain risque d’être infiniment moins agréable qu’aujourd’hui .
Le font ils ?
Est il adapté de militer aujourd’hui pour soutenir un fonctionnement hyper libéral du monde sur lequel les politiques et les peuples ont de moins en moins d’influence ?
Ne devrions nous pas au contraire militer pour un plus grand nombre de dispositifs de régulation de l’économie afin de lutter contre l’anarchie du fonctionnement hyper-libéral et conserver des leviers d’actions afin de répondre, d’ici 50 ans, aux sollicitations que ces problèmes vont nous imposer ?
Ne faisons nous pas les mauvais choix en diminuant notre capacité d’action et d’influence ?

L’environnement et les plus aisés par Hervé Kempf


Hervé Kempf est d’abord journaliste scientifique pour Science et Vie Micro, le choc de la catastrophe de Tchernobyl le pousse à se consacrer aux questions écologiques . Après avoir fondé Reporterre, travaillé pour Courrier International, La Recherche, il se spécialise sur les questions environnementales au journal Le Monde .
Voila un de ses écrits :
« Ceux qui détiennent les leviers politiques et financiers sont aussi les promoteurs d’un modèle de consommation à outrance, dévastateur pour la planète… mais imité par les couches moyennes. Que ceux du haut de l’échelle misent sur la décroissance, et l’effet d’entraînement est assuré… La préservation de la terre passe par plus d’égalité.
Les trois ou quatre générations situées à la charnière du troisième millénaire sont les premières dans l’histoire de l’humanité, depuis que les bipèdes arpentent la planète, à se heurter aux limites de la biosphère. Cette rencontre ne se fait pas sous le signe de l’harmonie, mais sous celui d’une crise écologique majeure.
Pourquoi, alors, nos sociétés ne s’orientent-elles pas vraiment vers les politiques qui permettraient d’éviter l’approfondissement de la crise écologique ? C’est la question cruciale. Pour y répondre, il faut analyser les rapports de pouvoir dans nos sociétés. Elles sont en effet organisées pour bloquer ces politiques nécessaires.
Comment ? Depuis une vingtaine d’années, le capitalisme se caractérise par le retour de la pauvreté dans les pays riches. Le recul du taux de pauvreté, continu depuis la fin des années 1940, s’est interrompu dans les pays occidentaux voire, dans certains cas, s’est inversé. De même, le nombre de personnes en situation de précarité, c’est-à-dire légèrement au-dessus du seuil de pauvreté, augmente lui aussi de façon régulière. Par ailleurs, au niveau mondial, le nombre de personnes en situation de pauvreté absolue, c’est-à-dire disposant de moins de 2 dollars par jour, reste de l’ordre de 2 milliards, tandis que l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (en anglais, Food and Agricultural Organization, FAO) estime à 820 millions le nombre d’humains insuffisamment nourris.
L’augmentation des inégalités depuis une vingtaine d’années constitue un autre aspect de la crise sociale. De nombreuses études l’attestent. L’une d’entre elles, conduite par deux économistes de Harvard et du Federal Reserve Board, est des plus parlantes. Carola Frydman et Raven E. Saks ont comparé le rapport entre le salaire gagné par les trois premiers dirigeants des cinq cents plus grandes entreprises américaines et le salaire moyen de leurs employés. Cet indicateur de l’évolution des inégalités reste stable des années 1940, moment où commence l’observation, jusqu’aux années 1970 : les patrons des entreprises considérées gagnaient environ trente-cinq fois le salaire moyen de leurs employés. Puis se produit un décrochement à partir des années 1980, et le rapport monte de façon assez régulière jusqu’à atteindre environ cent trente dans les années 2000.
Ces études signifient qu’une rupture majeure est intervenue dans le fonctionnement du capitalisme depuis soixante ans. Durant ce que l’on a appelé les « trente glorieuses », l’enrichissement collectif permis par la hausse continue de la productivité était assez équitablement distribué entre capital et travail, si bien que les rapports d’inégalité demeuraient stables. A partir des années 1980, un ensemble de circonstances, qu’il n’est pas lieu d’analyser ici, a conduit à un décrochage de plus en plus prononcé entre les détenteurs du capital et la masse des citoyens. L’oligarchie accumule revenus et patrimoine à un degré jamais vu depuis un siècle.
L’argent des hyper riches n’est plus caché comme au temps de l’austère bourgeoisie protestante décrite par Max Weber : il nourrit au contraire une consommation outrancière dans un fatras clinquant de dilapidation somptuaire, désolant et tape-à-l’œil.
Pourquoi cela est-il un moteur de la crise écologique ? Pour le comprendre, il nous faut nous tourner vers le grand économiste Thorstein Veblen, dont la pensée était rangée par Raymond Aron au même niveau que celles de Carl von Clausewitz ou d’Alexis de Tocqueville. Bien oubliée aujourd’hui, elle n’en présente pas moins une saisissante pertinence.
Résumons-la à l’extrême. Que disait Veblen ? Que la tendance à rivaliser est inhérente à la nature humaine. Chacun d’entre nous a une propension à se comparer aux autres, et cherche à manifester par tel ou tel trait extérieur une petite supériorité, une différence symbolique par rapport aux personnes avec lesquelles il vit. Veblen ne prétendait pas que la nature humaine se réduit à ce trait, il ne le jugeait pas d’un point de vue moral, il le constatait. S’appuyant sur les nombreux témoignages des ethnographes de son époque, il constatait aussi que cette forme de rivalité symbolique s’observe dans toutes les sociétés.
De surcroît, poursuivait-il, toutes les sociétés produisent assez aisément la richesse nécessaire pour satisfaire leurs besoins de nourriture, de logement, d’éducation des enfants, de convivialité, etc. Pourtant, elles produisent généralement une quantité de richesses bien supérieure à la satisfaction de ces besoins. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit de permettre à leurs membres de se distinguer les uns des autres.
Veblen constatait ensuite qu’existent le plus souvent plusieurs classes au sein de la société. Chacune d’entre elles est régie par le principe de la rivalité ostentatoire. Et, dans chaque classe, les individus prennent comme modèle le comportement en vigueur dans la couche sociale supérieure, qui montre ce qu’il est bien, ce qu’il est chic de faire. La couche sociale imitée prend elle-même exemple sur celle qui est située au-dessus d’elle dans l’échelle de la fortune. Cette imitation se reproduit de bas en haut, si bien que la classe située au sommet définit le modèle culturel général de ce qui est prestigieux, de ce qui en impose aux autres.
Elle génère un gaspillage énorme, parce que la dilapidation matérielle de l’oligarchie – elle-même en proie à la compétition ostentatoire – sert d’exemple à toute la société. Chacun à son niveau, dans la limite de ses revenus, cherche à acquérir les biens et les signes les plus valorisés. Les médias, la publicité, certains films, des feuilletons ou des émissions sur la Jet-Set ou des magazines people proposés même aux adolescents sur des chaines comme M6, sont les outils de diffusion du modèle culturel dominant.
Comment alors l’oligarchie bloque-t-elle les évolutions nécessaires pour prévenir l’aggravation de la crise écologique ?
Directement, bien sûr, par les puissants leviers – politiques, économiques et médiatiques (lignes éditoriales et rachats de journaux) – dont elle dispose et dont elle use afin de maintenir ses privilèges. Mais aussi indirectement, et c’est d’une importance équivalente, par ce modèle culturel de consommation qui imprègne toute la société et en définit la normalité.
Nous rebouclons maintenant avec l’écologie. Prévenir l’aggravation de la crise écologique, et même commencer à restaurer l’environnement, est dans le principe assez simple : il faut que l’humanité réduise son impact sur la biosphère. Y parvenir est également en principe assez simple : cela signifie réduire nos prélèvements de minerais, de bois, d’eau, d’or, de pétrole, etc., et réduire nos rejets de gaz à effet de serre, de déchets chimiques, de matières radioactives, d’emballages, etc. Ce qui signifie réduire la consommation matérielle globale de nos sociétés. Une telle réduction constitue le levier essentiel pour changer la donne écologique.
Qui va réduire sa consommation matérielle ? On estime que 20 à 30 % de la population mondiale consomme 70 à 80 % des ressources tirées chaque année de la biosphère. C’est donc de ces 20 à 30 % que le changement doit venir, c’est-à-dire, pour l’essentiel, des peuples d’Amérique du nord, d’Europe et du Japon. Au sein de ces sociétés surdéveloppées, ce n’est pas aux pauvres, aux RMIstes, aux salariés modestes que l’on va proposer de réduire la consommation matérielle. Mais ce n’est pas non plus seulement les hyper-riches qui doivent opérer cette réduction : car même si MM. Sarkozy, Vincent Bolloré, Alain Minc, Bernard Arnault, Arnaud Lagardère, Jacques Attali et leur cortège d’oligarques se passent de limousines avec chauffeurs, de montres clinquantes, de shopping en 4 x 4 à Saint-Tropez, ils ne sont pas assez nombreux pour que cela change suffi- samment l’impact écologique collectif. C’est à l’ensemble des classes moyennes occidentales que doit être proposée la réduction de la consommation matérielle.
On voit ici que la question de l’inégalité est centrale : les classes moyennes n’accepteront pas d’aller dans la direction d’une moindre consommation matérielle si perdure la situation actuelle d’inégalité, si le changement nécessaire n’est pas équitablement adopté. Recréer le sentiment de solidarité essentiel pour parvenir à cette réorientation radicale de notre culture suppose évidemment que soit entrepris un resserrement rigoureux des inégalités – ce qui, par ailleurs, transformerait le modèle culturel existant.
La proposition de baisse de la consommation matérielle peut sembler provocante dans le bain idéologique dans lequel nous sommes plongés. Mais, aujourd’hui, l’augmentation de la consommation matérielle globale n’est plus associée avec une augmentation du bien-être collectif – elle entraîne au contraire une dégradation de ce bien-être. »

Indépendance de la presse


L’indépendance de la presse nous est à tous essentielle de manière à être correctement informé .
Nous savons tous comment une information peut être détournée suivant le point de vue dont elle est présentée.
Il est donc intéressant de bien s’assurer que l’indépendance de la presse et des rédactions des journaux reste une réalité .
Aujourd’hui, il est particulièrement intéressant de bien faire la distinction entre indépendance des journalistes et indépendance des rédactions elle mêmes .

Parlons d’abord de l’indépendance des journalistes en reprenant un article de l’encyclopédie en ligne gratuite Wikipédia :
L’indépendance des journalistes est une préoccupation qui a pris de l’ampleur en France dans les années 1990 puis dans les années 2000, au point de devenir un thème sensible du référendum sur la constitution européenne en 2005 puis de la campagne présidentielle de 2007 menée par le candidat de l’UDF François Bayrou, qui a ensuite décidé de créer un nouveau parti, le MoDem et de confier la tête de liste pour les élections européennes au journaliste Jean-François Kahn, fondateur de L’Événement du jeudi puis de Marianne.
L’indépendance des journalistes, ou plutôt sa perception par le public, est mesurée par le baromètre annuel établi depuis 22 ans par le quotidien La Croix en association avec le magazine Télérama. Selon l’édition 2009, plus de 61% des français jugent que les journalistes ne sont "pas indépendants" face aux pressions du pouvoir et de l’argent, leur opinion s’étant dégradée en un an.
Cette thématique est également forte dans la création de trois nouveaux médias d’information par Internet depuis l’été 2007, Rue89, Mediapart et Backchich, qui mettent tous les trois l’accent sur l’investigation et un lien rapproché avec leurs lecteurs.
Face à cette détérioration, les syndicats et sociétés de journalistes ont proposé depuis quelques années d’imposer aux actionnaires des grands médias de strictes garanties en matière d’indépendance des rédactions, en distinguant cette notion de celle d’indépendance des journalistes par le fait que la production d’informations est un travail d’équipe, qui s’effectue dans le cadre d’un contrat de travail, avec une conférence de rédaction qui choisit les sujets à traiter, l’angle de traitement et leur place dans le journal, animée par des supérieurs hiérarchiques disposant du pouvoir de modifier les articles avant leur publication.
Ce qui est donc en cause, c’est l’indépendance des rédactions et non plus celle des journalistes.

Parlons donc de cette indépendance des rédactions :
Les rédactions imposent une ligne éditoriale et un point de vue parfois jusqu’à déformer la réalité gravement .
La notion d’indépendance de la rédaction répond aux questions de déontologie et de crédibilité qui menacent un organe de presse quand son contenu est victime d’un conflit d’intérêt avec une autorité supérieure, qu’il s’agisse des pouvoirs publics ou du propriétaire du journal. L’indépendance de la rédaction s’illustre notamment par la désignation d’un responsable éditorial approuvé par les journalistes, ou bien, dans une formule plus modeste, la désignation d’un responsable par l’actionnaire, qui présente son projet éditorial mais doit se soumettre à un droit de veto de la rédaction par le biais d’un scrutin à bulletin secret.
Dans l’audiovisuel, l’une des étapes importantes du débat sur l’indépendance des rédactions a été la création en 1982 par le ministre de la communication socialiste Georges Fillioud de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, à qui a succédé en 1986 la Commission nationale de la communication et des libertés (CNCL), créé par le ministre de la culture UDF François Léotard. En 1988, la CNCL a été remplacée par un Conseil supérieur de l’audiovisuel. Ces trois institutions ont élargi à l’ensemble de la majorité le processus de désignation des présidents de chaîne, évitant les dérives jugées monarchiques à l’époque de l’ORTF, mais sans parvenir à imposer un consensus, dans cette désignation, entre l’opposition et la majorité.
Les tentatives avortées de rachat du titre L’Express par Le Monde puis par Serge Dassault ont constitué dès 1997 une « expérience fondatrice » et nourri le débat public sur la nécessité de protéger juridiquement l’indépendance des rédactions .
Le mouvement pour l’indépendance des rédactions a été relancé au printemps 2007 lors du rachat du quotidien Les Échos par Bernard Arnault, l’homme d’affaires le plus riche de France et le témoin de mariage du président de la République Nicolas Sarkozy. Les journalistes des Echos, après plusieurs journées de grève, ont obtenu un droit de veto sur la nomination du directeur de la rédaction. La question de l’indépendance des rédactions a été très souvent évoquée dans la campagne de l’élection présidentielle 2007, en particulier par le candidat François Bayrou, qui s’est plusieurs fois heurté sur ce point aux journalistes Nicolas Beytout, Jean-Michel Apathie et Robert Namias.
Le mouvement pour l’indépendance des rédactions s’est poursuivi au cours des mois suivants. Les cinq premiers syndicats de journalistes professionnels se sont concertés durant tout l’été 2007 pour rédiger une plate-forme commune, proposant une loi pour l’indépendance des rédactions, relayée par une pétition.Le texte a reçu le soutien de 17 000 signataires et de personnalités comme le généticien Axel Kahn, l’écrivain et économiste Bernard Maris (l’Oncle Bernard) de Charlie Hebdo ou l’ex-présentateur du journal télévisé Noël Mamère.
Le Forum des sociétés de journalistes a également mis cette question sur le devant de la scène et plusieurs sociétés de journalistes de l’audiovisuel se sont retrouvées à la pointe de l’opposition aux réformes de l’audiovisuel voulues par le président Nicolas Sarkozy, en particulier celle qui prévoit que le futur président de France Télévisions soit nommé directement par le gouvernement. L’assemblée générale de la rédaction de France 2 réunie lundi 30 juin 2008 a voté contre cette réforme, à l’appel de la Société des rédacteurs de France 2.
Par ailleurs, la télévision publique n’est pas la principale concernée puisque les chaines de télévision privée (TF1 etc …) sont dans les mains de trois groupes industriels multinationaux (Bouygues, Lagardère et Vivendi) et un géant mondial de la communication (Bertelsmann) qui sont aussi présents, et souvent aux premières places, dans les autres médias (presse écrite, radio, cinéma, musique) .
Comme nous le voyons, il y a donc des interrogations, des craintes forts légitimes et même de réelles propositions quand à l’indépendance de la presse …
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter ce lien : http://fr.jurispedia.org/index.php/Concentration_dans_le_secteur_de_la_presse_(fr)

Pour finir cette analyse, nous pouvons faire un tour rapide de quelques principaux journaux et magazines et de leurs orientations politiques :
– « Charlie Hebdo » – journal satirique
– « Le Canard Enchaîné » – journal d’investigation
« MédiaPart » – journal d’investigation
– « L’Humanité » – Gauche forte – fondateur Jean Jaurès – Directeur de publication Patrick Le Hyaric
– « Libération » – Gauche – fondateur Jean-Paul Sartre – directeur de publication Laurent Joffrin
– « Marianne » – Gauche – Centre – Fondateur et directeur de publication – Maurice Szafran – ancien journaliste à la section Culture du journal Le Point
« Le Monde » – Centre – Relativement Neutre
« Courrier International » – Centre – Relativement Neutre – Traitement des points de vue internationaux
– « 20Minutes » ou « Rue89 » – Gratuit
– « LeFigaro » – Droite – Président : Serge Dassault PDG et sénateur UMP – Directeur de la rédaction : Étienne Mougeotte – Vice président du groupe TF1
– Magazine « LePoint » – Droite – directeur de la publication Franz-Olivier Giesbert et ancien directeur de la rédaction du Nouvel Observateur puis du Figaro
– Magazine « Capital » – Droite
En sachant cela, dans le but de nous entretenir dans des visions ouvertes des réalités, le mieux est encore de lire un peu de toutes ces revues afin de voir l’information traitée suivant les différents points de vue, afin de mieux cerner l’intégralité des réalités des plus riches aux réalités et injustices notoires des plus pauvres d’entre nous .
Vous pouvez tous les consulter gratuitement via les flux RSS de ces journaux en ligne ci dessous et via votre navigateur internet .
Responsablement votre,

Libération – actualités

Le Monde _ actualités

20Minutes – actualités

Rue89 – actualités

Le Figaro –actualités

Marianne – actualités

Le Point – actualités

Courrier International – actualités

Guantanamo et la torture


Le président Georges W. Bush a ouvert la prison de Guantanamo et y a permis la torture se réclamant en situation de guerre contre le terrorisme.
Pourtant, la torture est condamnée par les conventions de Genève et l’interdiction de torture, car contraire aux droits fondamentaux de l’homme, a été décidée en particulier pour les périodes de guerres. Les Etats-Unis avaient acceptés les conventions de Genève pour les périodes de paix bien sûr mais aussi en particulier de guerre .
Il n’est donc pas légitime de refuser de s’y soumettre dans cette situation sous prétexte qu’il y aurait une guerre .
Quand on a des principes, on les applique en toutes circonstances et pas seulement quand cela nous arrange . On ne peut pas se fixer comme principe de ne pas torturer en paix c’est à dire au moment où ce principe n’est pas utile, et au moment où il est utile, c’est-à-dire en guerre, changer de position .
Sinon, cela voulait dire que la position adoptée contre la torture n’était que de la poudre aux yeux .
C’est exactement ce que viennent de nous montrer les Etats-Unis dans leur guerre contre le terrorisme et c’est véritablement lamentable . C’est d’une profonde hypocrisie .
Il est heureux que, depuis la nomination du nouveau président Barack Obama, la prison ait été à nouveau fermée et la torture interdite . Hélas, cela est un peu tard …

Du pourquoi les DRM étaient une mauvaise chose


La gestion des droits numériques consiste en l’ensemble des dispositifs techniques incorporés dans les œuvres culturelles numérisées et vendues sur internet .
Les DRM visent à préserver les droits des auteurs et ayants droits des produits culturels comme les films, les DVD, la musique, les CD, les livres numériques …
Ces dispositifs de protection DRM existent dans tous les domaines numériques :
– dans la diffusion TV via le chiffrement les signaux hertziens par exemple des chaines du câble ou du satellite, voir de Canal + qui nécessitent des décodeurs .
– dans les DVD via un chiffrement avec l’algorithme CSS . Là aussi, c’est un dispositif DRM au sens large et toujours basé sur le chiffrement et le déchiffrement à la volée .
– dans les fichiers de musiques WMA DRM de Microsoft (Fnacmusic) ou AAC de Apple (Itunes) achetables sur internet sur les sites de musiques en ligne
– dans les fichiers vidéos WMV DRM ou Divx DRM achetables sur internet sur les sites de Vidéos à la demande (VoD)
– sur certains Compact Discs (CDs) audios équipés d’un système anti-copie de CD avec la mention « système Copy Control » . Ces CDs audio ne peuvent plus être copiés (=rippés) comme cela avait toujours été le cas jusqu’ici . Par ailleurs, ce système de copie prend des droits d’administrateur du système sans l’autorisation explicite de l’utilisateur de son propre ordinateur .
– dans les jeux vidéos en ligne comme Guild War ou World Of Warcraft où une authentification et activation sur un serveur réseau d’Internet est nécessaire .
Techniquement, la plupart des DRM reposent sur des principes similaires aux DRM des fichiers audios ou vidéos WMA DRM, AAC DRM, WMV DRM ou Divx DRM pour l’essentiels .

Détaillons le dispositif technique de protection utilisé pour les fichiers audios WMA DRM disponible sur fnacmusic.com :
Les DRM sont basés sur le chiffrement des œuvres. Seul un matériel ayant la clé de déchiffrement est capable de consulter l’œuvre. Pour conserver dans l’ordinateur de chaque personne des secrets inviolables, les fabricants développent des systèmes de DRM profondément intégrés au matériel, à chaque ordinateur. Plusieurs fabricants mettent déjà en œuvre des systèmes de DRM purement logiciel, qui sont toutefois sujet au contournement. Voici le fonctionnement général :
Le serveur de contenus dispose du contenu protégé par droits d’auteur (par exemple de la musique).
Le client est le logiciel ou le périphérique qui permet de consulter ce contenu (par exemple un lecteur multimédia Windows Media Player).
Lorsqu’une personne souhaite télécharger un fichier, le client contacte le serveur .
Le serveur de contenus chiffre le fichier demandé spécifiquement pour ce client.
Ce fichier chiffré est ensuite transféré du serveur vers le client via l’Internet.
Lorsque la personne souhaite consulter le contenu qu’elle a ainsi téléchargé, le lecteur vérifie s’il a déjà une licence pour ce contenu.
Si le lecteur ne dispose pas d’une licence, il se connecte au serveur de licence (dont l’adresse est cachée dans l’entête non cryptée du fichier chiffré) en envoyant l’identifiant unique généré à partir de son matériel propre (disque dur, carte mère, processeur) .
Si l’utilisateur est autorisé (par exemple en ayant acquitté le paiement), le lecteur télécharge une licence. La licence est une structure de données qui contient la clé de déchiffrement ainsi que les conditions d’utilisation du contenu. Cette licence est protégée en confidentialité et en intégrité.
Le lecteur vérifie que les conditions d’utilisation définies par la licence sont respectées. Dans ce cas, le lecteur peut déchiffrer le contenu avec la clé de déchiffrement stocké dans la licence.
Cependant, si l’utilisateur change de client (nouveau logiciel, nouvel ordinateur, nouveau disque dur, nouvelle carte mère, nouveau processeur, nouveau baladeur …), la licence fournit étant adaptée à son matériel initial ne correspondra plus et il devra demander une nouvelle licence selon les conditions du contrat passé avec le fournisseur (Par exemple, iTunes permet ainsi sept licences liées à un changement de matériel sans restriction de durée pour l’achat d’un titre).
Les DRM peuvent imposer des restrictions d’utilisations très étendues comme le nombre d’écoutes autorisées, la période d’écoute autorisée, le nombre de copies sur d’autres PDA ou baladeurs numériques (synchronisation chez Microsoft), le droit de graver le fichier ou non …
Pour les WMA DRM de fnacmusic, voici leurs restrictions :
Nombre de lecture illimitées, gravable 7 fois et synchronisable 5 fois

Les DRM présentent des avantages pour les ayants droits et les sociétés marchandes mais s’accompagnent d’un très grand nombre de problèmes qui remettent en cause leurs biens fondés .
Nous allons les aborder ici bas pour constater l’ampleur des problèmes générés par ces DRMs .
—Pour les clients, la musique en ligne sous format DRM comme dans 95% des cas sur les sites français n’offre pas les mêmes conditions d’utilisations que la musique achetée sous CD dans le commerce .
– Avec un CD, on peut lire sa musique sur n’importe quel périphérique et quelque soit sa marque voir même dans sa voiture . De plus, on peut ripper sa musique et la sauvegarder sur son disque dur et la convertir dans n’importe lequel des formats souhaités (mp3, Ogg) afin de conserver la musique achetée à vie .
– Avec des WMA DRM achetés en ligne en France, le prix n’est pas si bon marché car les titres avec DRM imposés sont vendus 1 euros alors qu’on peut les trouver à l’étranger à 0,10 euros soit dix fois moins cher et en plus sans DRM c’est-à-dire sans restrictions . De plus, la musique achetée DRM ne pourra être ni gravée ni synchronisée autant de fois que l’on veut et ne pourra pas être lue sur beaucoup de baladeurs (car non compatible DRM) ni même sur son autoradio . Elle ne pourra être lue que sur l’ordinateur sur lequel elle a été téléchargée, avec uniquement le lecteur Microsoft Media Player et aucun autre (oublié Linux, les autres systèmes d’exploitation et la concurrence), et ne pourra pas être convertie dans d’autres formats ni incorporée dans des vidéos (pour des montages par exemple) .
Quand Microsoft décidera que le seul logiciel capable de lire ses WMA DRM, c’est-à-dire SON logiciel Windows Media Player, ne sera plus autorisé et qu’il en favorisera un autre, vous perdrez toute votre musique DRM à moins que vous achetiez le nouveau produit Microsoft (qui pourrait alors être couteux une fois la dépendance obtenue) .
Encore plus grave, la musique que vous achetez en ligne avec DRM, n’est en réalité pas achetée mais louée car sa durée de vie n’est pas garantie . Elle est liée au magasin qui vous a vendu la musique ET à votre ordinateur . Si le magasin de musique en ligne ferme, les fichiers de musique ne sont plus accessibles . Si votre ordinateur est modifiée voir HS, votre musique est totalement perdue et vos licences avec . La vérification des licences nécessite internet et se fait aléatoirement au cours de la vie du fichier. Si vous n’avez plus internet temporairement, vous pourriez ne plus pouvoir lire votre musique .
En clair, vos fichiers musicaux DRM ne dureront pas à vie et donc sont d’une certaine façon loués .
Si Apple venait à disparaitre, les morceaux protégés par DRM Apple pourraient devenir illisibles, ce qui placerait les consommateurs en position de créancier sans espoir de recours. Ce cas est d’ores et déjà apparu avec le site MSN Music dont la fermeture a été retardée de trois ans sous la pression des audionautes qui se seraient retrouvés dans l’incapacité d’écouter ce qu’ils avaient légalement téléchargé. De même, la possibilité de revendre les droits acquis n’existe en général pas, ce qui est une exception au principe de droit commun (on peut revendre ses disques et ses livres), sans parler enfin de ce qui arrivera le jour où l’œuvre tombera dans le domaine public. En pratique, le DRM correspond davantage à une location ou à un droit d’usage provisoire techniquement surveillé, qu’à une vente.
En d’autre terme, en tant que consommateur, l’utilisation massive des DRM fragilise votre accès à la culture et entrave votre liberté d’action.
— Techniquement dans le futur, les DRM pourraient être généralisés dans toute la chaine numérique .
— Il est particulièrement incohérent de constater qu’aujourd’hui les fichiers téléchargés "illégalement" et non payés sont dépourvus de DRM et donc plus sûrs, plus compatibles et d’usage plus étendus que les fichiers légaux sous DRM non gratuits . C’est pour cela que le gouvernement encourage l’amélioration de l’offre légale et l’abandon progressif des DRM . Hélas, ce n’est pour le moment pas du tout suivi des faits .
—Pour les systèmes d’exploitation Unix comme Linux : étant donné que les protocoles DRM sont gardés secrets, propriétaires et à l’origine de nombreux brevets (et donc de procès), aucun DRM Microsoft ou Apple n’a été implémenté dans ces systèmes. De plus, certains logiciels comme la suite Open Office compatible Microsoft pourraient ne plus être compatibles car non-compatibles DRM. Si tous les fichiers étaient protégés par des DRM, de nombreux logiciels du monde libre ne pourraient plus avoir accès à ces fichiers sécurisés assoyant la suprématie du monopole Microsoft au détriment de tous les autres et de façon anti-concurrentielle (il a déjà été condamné pour non respect des lois anti monopôle).
Les mesures techniques reposent nécessairement sur un chiffrement des œuvres. La société proposant ce chiffrement ne confiera la clé de décodage à un produit ou à un logiciel qu’en l’échange de la certitude que ce produit ou ce logiciel contrôle effectivement l’usage qui est fait des œuvres. Un document ainsi protégé ne peut être lu que par un matériel ou un logiciel ainsi certifié par la société proposant le chiffrement.
Ces technologies provoquent le débat car elles limitent la lecture des œuvres au matériel certifié par le diffuseur (parfois incompatibles entre eux). Standardisées mondialement par les diffuseurs, elles se révèlent parfois délicates à concilier avec les spécificités de droit local (par exemple le dépôt légal, le droit de courte citation, la copie privée, etc.). En liant spécifiquement un éditeur de produit (majors du disque ou Fnacmusic) avec un éditeur de contenus (W Media Player de Microsoft), elles sont aussi accusées de produire des situations de monopoles (Microsoft) .
Différentes législations questionnent la Gestion des droits numériques d’auteur, comme l’Australie ou l’Union européenne . Le débat sur le projet de loi DADVSI a par exemple prouvé que l’interopérabilité était un des problèmes majeurs causés par les DRM .
Face au tout DRM; la solution serait l’absence de tout gestionnaire de droit DRM ou un système de gestion des droits interopérable comme le XrML .
La norme ATA propose la gestion de la copie, du transfert, et de la suppression directement au niveau du disque dur sous le terme de périphériques SDMI/CPRM.
Dérivé du XML, le XrML dont les spécificités sont actuellement mises au point, devrait permettre la communication de tous les standards DRM si la concurrence l’accepte .
Voici un lien qui vous résume de façon attractive le problème des DRM :
http://www.dvanw.com/misopoint/drm/index.html